Coup de filet dans l’ultradroite: les musulmans “préoccupés”
Après le coup de filet dans la mouvance de l’ultradroite, les gardes à vue des dix personnes suspectées de préparer des attaques terroristes contre des musulmans se sont poursuivies, hier, tandis que le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé sa « profonde préoccupation » pour la sécurité des quelque 2 500 lieux de culte et des près de six millions de fidèles de la deuxième religion de France.
Fusils, pistolets et grenades
Cette affaire braque les projecteurs sur l’ultradroite alors que la menace terroriste est venue ces dernières années essentiellement des réseaux djihadistes, responsables d’une vague d’attentats sans précédent depuis 2015. Menées dans la nuit de samedi à dimanche par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les arrestations se sont déroulées en Corse, en région parisienne et en Charente-Maritime. Les enquêteurs ont retrouvé des fusils, des pistolets et des grenades artisanales lors des perquisitions, selon des sources proches de l’enquête. Les dix interpellés, toujours soumis ce lundi à une garde à vue qui peut durer 96 heures en matière terroriste, avaient « un projet de passage à l’acte violent, aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane » , a précisé une source proche de l’enquête. Les gardés à vue, parmi lesquels une femme, ont entre 32 et 69 ans.
Imams radicaux et femmes voilées ciblés
Selon TF1-LCI qui a révélé le coup de filet, ils ciblaient notamment des imams radicaux, des détenus islamistes sortant de prison mais aussi des femmes voilées choisies au hasard dans la rue. La présidente du Rassemblement national (RN, exFN), Marine Le Pen, a, elle, mis en garde contre tout «lien» qui pourrait être établi entre les personnes interpellées et les militants identitaires ou ceux de son parti d’extrême droite. « Nous avons toujours (...) condamné toute utilisation de la violence », a abondé Nicolas Bay, du bureau exécutif du RN. Parmi les interpellés ce week-end figure le chef de file présumé de ce réseau, Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Charente-Maritime, selon des sources proches de l’enquête. Les suspects gravitaient autour d’un mystérieux groupuscule baptisé « AFO » (Action des forces opérationnelles) et appelant à lutter contre « l’ennemi intérieur » musulman.