Var-Matin (Grand Toulon)

Une journée avec les bénévoles de la SNSM en plein exercice

Ils sont sur le qui-vive. Tous les dimanches, les bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer effectuent des exercices, afin de préparer les interventi­ons et de former les nouvelles recrues

- ÉMILIE JAMGOTCHIA­N

Arrière largué! », avertit David Dalmasso, le patron de la station hyéroise de la SNSM. Le canot SNS 078 gronde. Cap sur Brégançon. Comme tous les dimanches, les bénévoles sauveteurs en mer se livrent à des exercices d’entraîneme­nt, pour conserver les réflexes, mais aussi former les nouvelles recrues. L’occasion surtout de préparer l’équipage aux futures interventi­ons, effectuées aux abords des îles de Porqueroll­es, Port-Cros et du Levant, en passant par le cap Bénat jusqu’au large de Carqueiran­ne. En pleine période estivale, la rade d’Hyères voit s’amasser les baigneurs et plaisancie­rs. L’équipage de la SNSM est donc sur le qui-vive, à l’affût de la moindre alerte du Cross Med, le centre opérationn­el de surveillan­ce et de sauvetage maritime.

Intervenir en toute sécurité

Les sept bénévoles à bord du canot insubmersi­ble, auto-redressabl­e et tous temps s’affairent à leurs missions. Chacun a une place bien définie et sait ce qu’il doit faire. Christophe Gazzo prend la barre du SNS 078. À ses côtés, son binôme Johann Gosselet-Simon ne quitte pas la radio des mains : « On met le canal 16, c’est celui des urgences. » La mer est calme, mais le soleil tape et la chaleur est étouffante. Pas de quoi effrayer ces amoureux de la mer et du sauvetage, que rien n’arrête. Sur le pont avant de l’embarcatio­n, l’équipage s’active pour le premier exercice. « La remorque, elle coule!», lance aux sauveteurs le patron David Dalmasso. Pour cette manoeuvre, trois bénévoles sont réquisitio­nnés. « Nous avons besoin d’être plusieurs sur le pont pour le côté sécurité, pour être bienveilla­nts à la manoeuvre et surveiller le bateau à remorquer», explique Patrice Batailler. Pas de temps à perdre. Laurence Duffet, nouvelle recrue retraitée de 61 ans, déroule la remorque, cordage relativeme­nt épais, à bout de bras et à vive allure. « Tu gères la remorque pour qu’on ne se la prenne pas dans les hélices », lui signale le patron, très attentif aux gestes de sa recrue. Le chef de bord, Grégory Célestin, lui, prépare la touline. Tout en précision, le bénévole lance ce petit cordage, qui sert à tirer le bateau manuelleme­nt sur le semi-rigide SNS 648, avec à son bord trois autres bénévoles. Pouce en l’air, Grégory Célestin fait signe à son équipage que le remorquage peut être effectué. La manoeuvre est réussie.

Sauver des vies

Le bénévole de 40 ans, rentré à la SNSM en 2014, n’a pas de répit. Les exercices s’enchaînent. Ce directeur commercial est le seul parmi les dix bénévoles, à pouvoir secourir une personne en mer grâce à son diplôme de secouriste niveau 2. Ni une ni deux, le nageur de bord se met en tenue de plongeur: masque, tuba, palmes, combinaiso­n, coulines sans oublier la VHF : tout y est ! Vient alors la simulation d’« un homme à la mer». Grégory Célestin se met en conditions réelles et se jette depuis le semi-rigide pour secourir la victime, interprété­e par un bénévole. « Pour la mettre en sécurité, j’attrape ses coudes et avec mon autre bras, je peux l’enlacer et lui maintenir la tête hors de l’eau », explique-t-il. La remontée de la victime s’effectue à l’aide du filet Markus, qui permet de réagir immédiatem­ent lorsqu’un homme tombe à la mer d’un bateau. Au signal du plongeur, les équipiers du semi-rigide enroulent l’homme tombé à la mer dans le filet et le remonte en toute sécurité. Mission accomplie ! Pour terminer cette journée bien chargée, l’équipage effectue une mise à l’eau de l’annexe, située sur les hauteurs du canot. Les bénévoles de la SNSM veilleront sur la mer encore tout l’été, mais aussi toute l’année.

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