Un collectif pour réensabler la plage de Mar Vivo
Face à l’état de la plage – dépourvue de sable cet été – des habitants du quartier ont créé un collectif pour dénoncer cette situation qui, selon eux, gâche les vacances des estivants
Déçus que la plage de Mar Vivo ne soit pas réensablée cet été (voir nos éditions précédentes), des riverains ont pris l’initiative de créer un collectif destiné à faire valoir leur mécontentement, tout en interpellant les autorités locales. Explications avec André Delacourte, initiateur de ce mouvement avec Mireille Milcent.
Pourquoi avoir créé ce collectif ? Nous habitons à Mar Vivo et nous ne comprenons pas qu’on laisse la plage disparaître sans rien faire. Actuellement, plus de la moitié de la bande du littoral n’a pas assez de sable pour que les estivants puissent s’allonger sur une serviette au sec. Pour les habitués, c’est une catastrophe car cela gâche en grande partie les vacances. De plus, la disparition de la plage met en évidence de nombreux blocs de béton saillants et dangereux, ainsi que d’anciennes canalisations et des pièces métalliques. Face à l’abandon et au désintérêt des autorités locales, nous avons créé ce collectif et avons déjà collecté
() près de signatures de familles d’usagers de la plage qui partagent la colère des riverains. Par ailleurs, nous voulons prendre position dans l’enquête publique en cours (lire ci-dessous).
Vous parlez d’abandon, mais la municipalité est intervenue, en juin et en juillet, pour enlever des éléments dangereux sur la plage. On a interpellé la municipalité et ça a fini par bouger. Les services municipaux se sont en effet déplacés le juillet. Ils ont retiré quelques éléments dangereux, mais les travaux au niveau du chemin Hermitte, qui devaient durer deux jours, ont duré deux heures et les blocs de béton très gênants ont été laissés sur place. Pour nous, c’est une incompréhension. Et nous considérons qu’il y a abandon de milliers de gens en vacances ici. Tenez, nous avons rencontré de jeunes couples qui sont désemparés : ils ont réservé à Mar Vivo en voyant des photos de la plage... et ils doivent faire , km avec la poussette pour aller jusqu’aux Sablettes. J’ai vu aussi des femmes pleurer, coincées dans les cailloux, ne sachant que faire. Et certaines personnes se sont blessées sur le béton ancien ou des objets métalliques.
Un panneau a tout de même été posé pour prévenir du danger… Oui, le passage en bord de mer est si compliqué qu’un panneau a été installé pour signaler l’accès difficile. Mais quel est cet état d’esprit qui consiste à dire “Si vous vous cassez la figure, on n’est pas responsable” ? Cela dénote un désintérêt total. Du reste, je défie M. le maire et son conseil municipal de faire une marche le long de la plage sans se casser la figure, notamment au niveau du chemin Hermitte vers les Sablettes. La mise en place d’un millefeuilles (alternance de posidonies et de sable) a été évoquée pour reconstituer la plage. L’initiative vous semblaitelle satisfaisante ? Gilles Vincent, vice-président de TPM en charge du littoral, l’a en effet annoncé fin juin dans Varmatin. Mais nous n’en voulons pas : les posidonies en putréfaction doivent être remises en mer et le sable extrait du port de Saint-Elme est nocif car il contient des polluants (métaux lourds, dérivés de produits pétroliers, bactéries, déchets…). Les estivants sont en droit d’avoir du sable propre et sec ; aux autorités de se débrouiller !
Quelle serait, selon vous, la meilleure solution ? On sait que la solution, à terme, est de reconfigurer le port de Saint-Elme en ouvrant la jetée qui a cassé le courant qui ramenait à Mar Vivo le sable déplacé par les tempêtes. En attendant, il est possible et pas très onéreux de rehausser la digue sous-marine située face à la plage de Mar Vivo et qui bloque le sable du mauvais côté. On peut aussi recourir à une suceuse pour ramener le sable vers la plage. Du reste, il faudrait que l’on nous explique en quoi cela menacerait l’équilibre écologique, comme le sousentendent les services de l’État qui demandent une étude d’impact. Le principe de précaution ne doit pas être utilisé en principe d’inaction. Et du point de vue financier, la métropole pourrait faire cet investissement qui profiterait à toutes les plages de l’aire toulonnaise qui auraient besoin d’être réensablées.
Comment voyez-vous l’avenir de votre collectif ? L’idée est de le transformer en association afin d'être mieux structurés et représentés dans différentes instances. En tout état de cause, nous sommes apolitiques et favorables à un développement de l’économie touristique fondé sur les potentialités extraordinaires de La Seyne, dont les plages sont la vitrine. À cet égard, nous serons vigilants par rapport à ce qui sera fait à Mar Vivo. Mais on est plutôt optimistes parce que la métropole TPM va assumer pleinement la compétence sur le littoral à partir de et qu’elle dispose d’une puissance économique plus importante, pouvant mutualiser les moyens et prendre des décisions que ne prennent pas certains maires. En plus, La Seyne dispose d’un potentiel formidable, avec la rade, la corniche, l’anse des Sablettes, le cap Sicié, la forêt de Janas… Un potentiel aujourd’hui sousexploité mais qui pourrait être mis en valeur avec la métropole.
Près de 400 signatures déjà collectées ”
1. Contact : collectif.marvivo@gmail.com