Testé pour vous : le sentier sous-marin de Portissol
En août, la plage de Portissol à Sanary propose une visite guidée en masque et tuba des fonds marins de la baie où poissons, mollusques et plantes côtoient les nombreux plagistes
Sur la plage de Portissol à 9 h 30, les rayons du soleil rasent l’eau transparente de la baie. Sous les mouvements de l’eau, on devine une vie aquatique foisonnante. La posidonie, une plante d’eau parfois encombrante, est en réalité l’une des raisons de la présence de nombreux poissons à Portissol. Si l’on se munit d’un masque, on les voit, distinctement, évoluer entre les feuilles.
Concombres et étoiles de mer
Avant cela, Greg, éducateur Sport et Environnement au CPIE à La Ciotat, fait son briefing. On n’approche pas les petites bêtes à écailles n’importe comment. Il faut d’abord les connaître, alors le guide explique aux enfants les bronchies, la sensibilité des poissons, l’importance de la présence du plancton. « Nous adaptons notre discours aux enfants et privilégions une approche sensorielle », explique-t-il. Promesse tenue durant nos déambulations le long du sentier sous-marin. Greg plonge. De la surface à travers nos masques, nous distingons mal ce qu’il attrape. En remontant, il nous présente un concombre de mer ! Comme tous les échinodermes, cet être visqueux et recouvert de ventouses ne possède ni queue ni tête. Plus étonnant encore, l’organisation interne de son corps est divisée en cinq parties égales. Tout comme les oursins et les étoiles de mer, qui appartiennent à la même famille, et que Greg nous a encouragés à toucher même si certains enfants se sont montrés réticents. Lorsque nous sommes sous l’eau, des petits crépitements arrivent jusqu’à nos oreilles. Rien de mystique là-dedans : il s’agit du bruit des castagnoles, une espèce de poissons dont nous croisons les petits ! Mesurant quelques centimètres seulement, leur couleur bleu vif attire le regard. Mais pas facile de s’en approcher réellement : nos combinaisons flottent, et nous devons faire des efforts démesurés pour rester ne serait-ce qu’à un mètre de profondeur. Seul Greg parvient à piquer vers le fond. Des années de pratique… Après cette première approche, nous nous dirigeons vers l’Est de la baie, sur un rocher ne permettant à la mer qu’un bon petit mètre de profondeur. Greg prévient : il faut éviter au maximum de poser ses pieds (enfin ses palmes) dessus, car à chaque pas, des algues se détachent.
Portissol, baie préservée
À côté de notre groupe, des dizaines de plagistes arpentent le même petit coin de paradis. Malgré cette affluence, il y a bien des bancs de poissons qui filent par dizaines sous nos pieds. Comment expliquer la préservation de cette faune sous-marine ? «Déjà car la baie est bien protégée. Les bateaux y sont interdits. La posidonie est très présente, et dégage beaucoup d’oxygène. Elle attire les petits poissons, qui eux-mêmes attirent les plus gros », développe Greg. Dernière raison, et celle-ci est controversée : «Ilyadu nourrissage de poissons. Les plagistes leur donnent du pain, ce qui me laisse perplexe sur le principe, mais cela permet d’avoir des fonds aussi riches et beaux que ceux de Portissol. » Départ de Portissol du lundi au samedi à 9 h 30 et 13h30. Tarif 15 euros (enfants 12 euros).