« Ce sont des assassins en puissance »
Le témoignage est poignant. Celui d’une mère dont la vie a basculé du jour au lendemain. Hier matin, la maman d’Adrien, Patricia Perez, est au téléphone avec la rédaction de RMC-BFMTV. Elle est au bord des larmes lorsque l’interview démarre. Elle tient tout d’abord à faire une précision d’ordre sémantique : « Mon fils est formidable. Il n’a pas participé à une rixe. Mon fils est allé défendre un ami agressé. » Précision faite, elle dénonce une « violence gratuite » et affirme que les individus qui ont tué son fils sont des assassins car « les couteaux étaient déjà sortis » au moment où Adrien est venu aider son ami. « Il a été poignardé en plein coeur et lacéré au visage », s’exclamet-elle, définitivement envahie par l’émotion. En sanglots, elle livre son ressenti lorsqu’elle a vu son fils après les soins de conservation : « J’ai vu mon fils, mon petit, dans son cercueil même avec le maquillage que l’on peut faire on ne pouvait que voir qu’il avait été lacéré. Ce sont des assassins en puissance. »
« Je suis révoltée »
Puis dresse ce constat accablant : « Notre France ne fait rien pour ses enfants. » Avouant avoir « une peine immense, incommensurable », elle lance une attaque en règle contre l’Etat et le gouvernement, garants de nos libertés : « Nos gouvernants, nos pouvoirs publics ne font rien. Je suis révoltée. Combien de jeunes encore vont partir comme ça dans de la violence gratuite ? » A la question du journaliste sur l’intérêt des marches blanches, pour lesquelles elle n’est pas spécialement favorable, elle répond désabusée : « Adrien n’est pas le premier et il y en aura d’autres. On fait des marches blanches, c’est bien, ça interpelle l’opinion publique. Et après ? Vous croyez que ça change ? Non, nos enfants se font encore assassiner sauvagement par toujours les mêmes. L’Etat abandonne les enfants de France, les familles. Toute ville de France est concernée par cette violence. Mais l’Etat ne fait rien. Je suis révoltée .» Puis elle termine son entretien en réclamant une prise de conscience collective : « Je voudrais que les gens ouvrent un peu leurs yeux. Il faut qu’on se serre les coudes. Stop à tout ça ! «. Sans oublier d’égratigner, au passage, le chef de l’Etat pour son incompréhensible silence : « M. le Président Macron est en vacances, moi je pleure mon fils. »