LES NATURISTES GAGNENT DU TERRAIN
L’île du Levant élit aujourd’hui sa Miss et son Mister. Toujours plus nombreux, les naturistes se constituent en associations afin d’obtenir davantage d’espace sur les plages de la métropole.
Tandis que les adhésions à la Fédération française de naturisme (FFN) ne cessent de bondir, les amateurs du nu intégral gagnent petit à petit du terrain sur les plages de la métropole toulonnaise
La défense du naturisme semble bien huilée. Les associations et amicales n’ont définitivement pas les mains dans les poches et oeuvrent sans relâche pour la préservation des espaces dédiés au naturisme dans l’aire toulonnaise. Sept sites permettent cette pratique : les plages du Levant et des Salins à Hyères, la plage du Monaco au Pradet, les plages du Jonquet et du Boeuf à La Seyne-sur-Mer, les plages et criques de la Mitre à Toulon et la plage du BauRouge à Carqueiranne (voir carte ci-dessous). Le naturisme y est soit toléré, soit officiellement autorisé.
Coquillages et nudité
Depuis sa création en 2000, l’association naturiste Mer et Soleil du Monaco veille à ne pas perdre un grain d’espace sur le sable. À sa tête, Viviane Tiar, qui alterne entre son habit d’élue à la mairie du Pradet et sa tenue d’Ève, en qualité de vice-présidente de la FFN. Pour cette militante, les plages naturistes du littoral ont gagné du terrain depuis une vingtaine d’années, proportionnellement à l’augmentation des amateurs du nu intégral. « Les différentes associations créent du dialogue entre les naturistes et les municipalités, qui, automatiquement, sont rassurées et nous offrent de plus en plus d’espaces », explique-t-elle.
Amicale résistance
Preuve en est, la plage du Boeuf à La Seyne-sur-Mer qui aurait grappillé quelque soixante mètres ces dernières années. Ou celle des Vieux-Salins, à Hyères, forte de ses cent mètres supplémentaires, depuis 2015. François Camacho, président de l’amicale de la plage naturiste des Vieux Salins, s’est battu pour cette extension: « Nous avons fait de la résistance grâce à la création de notre amicale. » Petit bémol suite à la requête insatisfaite de l’amicale hyéroise en ce début d’année : quarante mètres supplémentaires ont été refusés sur la plage des Vieux Salins, envahie par les herbes, qui grignotent de l’espace. Mais Viviane Tiar se veut rassurante. Le refus de la mairie ne semble pas catégorique : «La question sera reposée l’année prochaine, nous avons bon espoir. » La plage du Monaco au Pradet bénéficie également de cette dynamique, après être passée de 450 m² de surface à 570 m² en 2 016. De fil en aiguille, la lutte progresse.
Les mentalités évoluent
Selon Elizabeth Varet, présidente de l’association naturiste de l’île du Levant, le royaume du nu, cette progression des zones dédiées aux « culs nus » va de paire avec une évolution positive des mentalités : « Les gens ne voient plus la pratique comme avant. Il y a eu une bonne communication, qui a permis de distinguer clairement le naturisme de l’exhibitionnisme. » Même constat pour Viviane Tiar : « Le naturisme n’a rien à voir avec l’exhibitionnisme ! C’est avant tout de la tolérance, le respect de soi et des autres. C’est à la portée de tout le monde. » Les amalgames n’ont qu’à aller se rhabiller.