Var-Matin (Grand Toulon)

À bord du ravitaille­ur

Deux fois par jour en été, le navire-citerne Saint Christophe ravitaille Porqueroll­es en eau potable. Un service vital pour la vie sur l’île, en attendant un Sealine (conduite d’eau sous-marine) en 2020

- SYLVAIN MOUHOT

J’aime beaucoup ce bateau qui a des airs de petit cargo quand on l’observe de la timonerie. »Leregard portant au loin, le capitaine navigue à vue : cap 180 pour Porqueroll­es, cap 0 pour rentrer à Port Gapeau. « La nuit, je me repère à la lumière rouge au sommet de la tour Simone-Berriau », explique Anthony Gadoud. Pour la troisième année, il est le capitaine du Saint Christophe, le navire-citerne chargé de l’approvisio­nnement en eau potable de Porqueroll­es et Port-Cros (une fois par semaine). Chaque été, les nappes phréatique­s de Porqueroll­es se tarissant, le rôle de ce bateau est primordial, vital. Malgré les arrêtés de restrictio­ns d’eau, la demande n’a jamais été aussi forte que ces dernières années. « Il y a trois ans, les rotations ne s’effectuaie­nt que d’avril à octobre. C’est maintenant toute l’année que le Saint Christophe navigue : deux ou trois fois par semaine avec Port-Cros en basse saison, mais deux rotations en 24h pour Porqueroll­es en été ». Les prises de quarts sont dictées par le temps de remplissag­e des cuves : 5h30 pour remplir 400000 litres depuis une conduite de Suez à Port Gapeau, et 7 h pour les vider à Porqueroll­es, avec une pression et un débit moindre. Sur l’île, l’eau potable est répartie dans le réseau pour les habitants, les commerçant­s, les usagers du port ou le centre de vacances Igesa, gros consommate­ur. Le surplus alimente une citerne.

 h  de traversée

Le bateau, plein comme une baleine quand il est chargé, navigue à 7 noeuds (13 km/h). Autant dire que les 1h15 de traversée pour faire 6,4 milles nautiques (12 km) ne constituen­t pas un record de vitesse. « La monotonie ? Je ne connais pas. Il y a toujours un facteur différent, météo ou réparation à bord, pour rendre chaque traversée différente. » La mer est calme, ce jeudi. Les vagues n’ont même pas traversé le pont qui, alourdi par le ballast, tutoie le niveau de l’eau. Mais à l’arrivée à Porqueroll­es, survient la partie la plus technique de la traversée. À bord du semi-rigide de la capitainer­ie, Edwige ouvre le passage dans le chenal. Un plaisancie­r, qui n’a sans doute pas idée de l’inertie du Saint Christophe, s’autorise une queue de poisson. Sirène en main, Anthony se manifeste. À quai, Stéphane Keller, le marin du Saint Christophe, branche le surpresseu­r pour amorcer la livraison. Les deux hommes passeront la nuit dans le poste d’équipage à l’avant du bateau. Une fois de plus, Porqueroll­es a été ravitaillé­e en eau.

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Remplissag­e des cuves, port du Gapeau.
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Quand il est chargé d’eau (en bas), le Saint Christophe s’enfonce de , m dans la mer, ce qui le ralentit et complique la navigation.

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