Ils plument leur amie... après avoir passé la soirée chez elle !
Le tribunal de Toulon a condamné deux jeunes Toulonnais, pour des faits de vol aggravé, à des peines de prison avec sursis et à des heures de travail d’intérêt général
Du haut de ses 16 ans, Julie en a fini avec l’insouciance. (1) La petite Hyéroise a été dépouillée par des copains de lycée, après avoir organisé une fin de soirée chez elle. Le butin ? Un téléphone portable (un Apple iPhone 5S), une montre et un bracelet de valeur, 80 euros en espèces, des centaines de monnaie de collection (des pièces de 2 euros) et des tickets restaurants… Un préjudice évalué à 3340 euros !
Un effet de groupe ?
Ce 29 juillet, la journée semblait pourtant parfaite. Durant l’aprèsmidi, le groupe d’adolescents (quatre garçons et deux filles) avait chillé autour d’une piscine
(1) à Sanary. Et une sortie en discothèque était prévue en soirée, dans la foulée. Alors Julie ne s’était pas méfiée… jusqu’à ce qu’elle découvre que ses affaires personnelles, ainsi que Ce soir-là, on était quatre. Et on est que deux au tribunal… » « Eh bien, il faudra demander des comptes à vos petits amis », cinglait la présidente du tribunal, Patricia Krummenacker.
« Il faut se méfier de tout le monde »
À la lecture d’un dossier étonnant, la magistrate gambadait de stupéfaction en stupéfaction. « Finalement, il faut se méfier de tout le monde dans la vie, votre copain peut profiter d’une invitation pour fouiller dans vos placards... », énonçait-elle, dépitée. Même les tentatives de règlement à l’amiable, le lendemain du larcin, ont semble-t-il échoué sur la nonchalance juvénile. « Je les ai appelés pour tenter d’arranger les choses, soulignait le père de Julie, qui a déposé plainte le 1er août. Je voulais surtout qu’ils rendent l’argent et la collection de pièces. Mais Martin m’a rembarré et m’a insulté… » Le ministère public faisait remarquer que le duo avait d’abord clamé son innocence, puis avoué qu’il avait écoulé le butin dans les rues de Toulon. Sans oublier une remarque à propos du sens de l’hospitalité. « Messieurs, vous êtes tout sauf des gentlemen », balayait-il en requérant des peines mixtes. Même leur conseil, Maître Cécile Lagier, leur a enjoint à assumer. « Ils ont honte, ce qu’ils ont fait est détestable et ils le savent, plaidait-elle en défense. Moi je suis furieuse. » À la barre, Martin et Arthur ont dit vouloir réparer « à quatre ». Ça tombe bien : ils ont été condamnés solidairement à indemniser la partie civile à hauteur de 4340 euros, dont 1000 euros de préjudice moral. 1. Anglicisme familier qui signifie se relaxer, se détendre, se reposer, prendre du bon temps, ne rien faire, faire la fête.