Fin de partie pour le club de billard
Créé en mai 2016, Pool Position, seul club du Var à être affilié à la Fédération française de billard, vient d’annoncer sa dissolution
Un crève-coeur. Deux ans après avoir lancé le club de billard anglais installé rue Carvin (à deux pas de la place Laïk), Georges Raffin est aujourd’hui contraint de fermer boutique. Une décision difficile à prendre, mais inéluctable au vu des « soucis financiers » que rencontre la structure. Avec cette fermeture, c’est donc le seul établissement du Var à être affilié à la Fédération française de billard - et l’un des quatre de la région (avec Arles, Cavaillon et Salon) – qui disparaît.
« Des tarifs dérisoires »
« En fait, explique le fondateur de
Pool Position, nous avions beaucoup trop de charges (1000 € de loyer par mois, les factures d’électricité, l’assurance, la Sacem - car nous passions de la musique dans l’établissement…). Et, en face, pas assez de recettes. Surtout, on n’a pas été aidés du tout. La première année, nous avons touché 500 euros de subvention de la Ville mais, l’année suivante, nous avons loupé le renouvellement de la demande de subvention à cause d’un problème de mail. Et puis le Département, que nous avions sollicité, ne nous a rien versé ». Côté recettes, le montant des adhésions
était de 10 euros à l’année, auxquels il fallait ajouter 5 euros
pour jouer une demi-journée. «Nos tarifs étaient dérisoires, volontairement, afin de faire venir du monde,
poursuit Georges Raffin. La première année, nous avons eu 250 adhérents mais à peine 80 l’année suivante (dont 15 licenciés). Le problème, c’est que les gens ont peu de pouvoir d’achat à La Seyne… On se serait installé à Sanary ou à Six-Fours, les choses auraient sans doute été différentes mais on n’a pas trouvé de local suffisamment grand et à un prix abordable ailleurs qu’à La Seyne ».
enfants accueillis
Du coup, le club a joué la carte des
jeunes : « On a passé des après-midi entières à accueillir des enfants des associations et des écoles pour leur apprendre à jouer. Nous avons dû recevoir 250 gamins en tout et, ainsi, on espérait dénicher des talents, susciter des vocations. Et, en faisant ces initiations gratuites, on espérait une aide
financière éventuelle. Mais rien n’est jamais venu ». Au bout du compte, la perte est
lourde pour Georges Raffin. «On avait investi 15 000 € pour rénover entièrement le local (notamment refaire l’électricité et la déco, changer la climatisation…). Je me suis fait fort de rembourser ceux qui avaient prêté de l’argent mais j’ai pris la perte sur moi. Je pouvais le faire, donc je ne m’en plains pas. En fait, mon plus grand regret, c’est que nous avions de très bons joueurs licenciés qui évoluaient au haut niveau et qui ont gagné plusieurs tournois nationaux par équipe, sans parler des nombreux podiums réalisés ».
Dernier tournoi annulé
L’annonce de la dissolution du club a toutefois créé des tensions en interne. Et l’histoire se termine en
queue... de poisson. « On devait faire un tournoi d’adieu en juillet, indique
le président. Mais j’avais annoncé que les engagements (10 € par personne) ne seraient pas partagés entre les trois premiers, comme on le faisait d’habitude, mais serviraient à boucler les finances du club. Du coup, il n’y a eu que très peu d’inscrits. Et j’ai dû annuler le tournoi. En fait, certains ont mal pris l’annonce de la fermeture. Je l’ai constaté également au moment de vider le local : on a dû se débrouiller à quatre pour débarrasser tout le matériel... » Au vu de ces désillusions, Georges Raffin n'envisage pas de remonter un club ailleurs. « Trop de
soucis », soupire-t-il. En revanche, il sait où il jouera la saison prochaine : « Avec d’autres licenciés seynois, nous irons à Salon » ,le club affilié à la fédération désormais le plus proche de l’ouest-Var.