Var-Matin (Grand Toulon)

Dans les archives : au temps des maisons closes

- R. L.

Comme la plupart des bourgs importants au XIXe et même au XXe siècle, Solliès-Pont possédait sa maison close légale avec pignon sur rue, à l’angle de la rue de la République et du faubourg SaintAntoi­ne, ainsi que quelques lieux, plus ou moins cachés, où des jeunes filles vendaient leurs charmes. Les autorités étaient chargées de lutter contre la prostituti­on clandestin­e, aidées quelquefoi­s par des dénonciati­ons.

Le  janvier , un courrier du sous-préfet Julien Fauve attire l’attention du maire sur des lettres anonymes dénonçant madame Audabran Elisa, citoyenne solliès-pontoise et ses deux domestique­s comme se livrant à la prostituti­on, dans un bar qualifié de « lieu d’immoralité et de jeux clandestin­s ». Le maire a dû y mettre bon ordre.

Le  février , la souspréfec­ture de Toulon contacte le maire de SollièsPon­t (ainsi que celui de toutes les communes du départemen­t) afin de réaliser, dans le cadre de la Police des moeurs, un recensemen­t des maisons de tolérance et de leurs hôtesses, afin de les assujettir à un contrôle sanitaire régulier, suite à une vaste épidémie de maladies vénérienne­s.

Le  décembre , c’est le préfet Bonnerot qui contacte à son tour les maires du Var. Suite à différente­s plaintes déposées par des « pères de famille » sur des débits de boissons qui sont en fait des établissem­ents « mal famés et de véritables maisons de prostituti­on »qui abritent des filles et des garçons mineurs. Là encore, le maire est appelé à les faire connaître à la préfecture et à prendre les mesures qui s’imposent.

Enfin, octobre , un arrêté du maire interdit d’installer des lieux de débauche clandestin­s sur le territoire communal, comme certains débits de boissons qui servaient de lieu de rencontre à des « femmes de mauvaise vie ». Dans la foulée, le sergent de ville, Louis Séné,s a été chargé de notifier la « sommation de cessation d’activité de prostituti­on clandestin­e, faute d’obligation de fermeture de l’établissem­ent »à madame Reine Garidon, veuve Bernard Limonadièr­e, tenancière de l’un de ces lieux.

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Quelque-unes des pensionnai­res des maisons closes, au début du XXe siècle.
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La maison close légale se trouvait à l’angle de la rue République et du faubourg Saint-Antoine.

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