Un obstacle qui aggrave les inondations lors des crues
Des terres situées dans la deuxième plaine la plus fertile d’Europe sont à l’abandon. Étonnant ? C’est le résultat des inondations à répétition que le seuil du Béal a provoquées. En amont de l’ouvrage, c’est visible : les berges se sont effondrées et les arbres qui y poussaient ont disparu avec. Les agriculteurs ont cessé de travailler sur ces espaces qui, à chaque crue, sont parmi les premiers à être noyés. « Le seuil fait une retenue d’eau en amont, selon Sébastien Perrin, exploitant agricole et vice-président du syndicat mixte de l’Argens. Avec un débit d’à peine 400 m3/seconde, l’Argens a débordé dans ce quartier et nulle part ailleurs. » Sur l’un des terrains en question, il se souvient qu’« en 2010-2011, l’eau est montée à 2,80 m, elle est passée au-dessus des arbres fruitiers. Deux hectares de terres fertiles ont disparu. Ces parcelles ont été abandonnées depuis. C’est dommage, ça fait de la peine toutes ces bonnes terres qui pourraient être cultivées. C’est de l’activité économique, des emplois en moins ». De surcroît l’ouvrage « engendre une végétalisation du cours d’eau en aval. Cela aggrave le risque d’embâcles en cas de crue », redoute M. Perrin. Les riverains sont également menacés. La cabanisation se développe aux alentours. Les gens du voyage ont acheté des terrains agricoles délaissés à cause des débordements. Installés sur la rive droite à l’aplomb du seuil, ils sont en première ligne, directement exposés à une brutale montée des eaux…