Trains: la Ligne Nouvelle financée par les péages urbains
La ministre des Transports, Élisabeth Borne, l’a évoqué avec Renaud Muselier président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui souhaite la réalisation totale de l’axe Marseille-Nice d’ici 2035
Sur les 13,4 milliards que le gouvernement annonce vouloir consacrer aux transports avant la fin de son quinquennat, une partie sera dédiée à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et à la Ligne Nouvelle ouverte à plus de TER et de TGV. Élisabeth Borne, ministre des Transports, a indiqué mardi qu’elle serait inscrite dans la loi d’orientation des mobilités, qui sera présentée en octobre. Combien le gouvernement donnera-t-il ? La somme n’a pas encore été définie. En revanche, ce qui est sûr c’est que le phasage des travaux va s’accélérer. La Région souhaite que la totalité de cette ligne, soit terminée d’ici 2035, y compris les parties Aubagne-Toulon et Toulon-Nice, qui suscitent de multiples oppositions dans le Var. Dans un premier temps, d’ici 2027, sont prévus la construction du pole d’échange multimodal Niceaéroport, comprenant une gare ferroviaire et une gare routière ; le lancement des études pour l’aménagement en surface de la gare Saint-Charles à Marseille ; les études et les premières réalisations pour désaturer le noeud ferroviaire de Toulon avec l’aménagement de la gare de La Pauline, à La Garde ; et enfin, la modernisation des voies entre Marseille et Nice grâce à la signalétique ERTMS, qui remplacera les feux rouge et vert et permettra aux trains de circuler de façon plus rapprochée.
Pas d’écotaxe mais des péages urbains
Le montant total des travaux de la Ligne Nouvelle n’a pas été révélé. Mais leur financement devra aussi venir de la Région, des trois métropoles et des Départements. Selon Renaud Muselier, président de la Région, « la reconnaissance du tronçon Marseille-Gênes comme corridor de transport européen va permettre d’obtenir de l’Europe 30% de financements supplémentaires. »Ils serviront entre autres pour des infrastructures ferroviaires sur la ligne Marseille-Vintimille-Gênes, même si c’est le transport de fret qui est avant tout visé. Lors d’une entrevue mercredi soir avec Élisabeth Borne, d’autres moyens de financements ont été évoqués. « L’écotaxe sur les camions paraît difficile à mettre en place. Mais le péage urbain sera vraisemblablement mis à disposition des élus dans les métropoles. C’est ce qu’Élisabeth Borne nous a dit », indique Renaud Muselier. Ce péage urbain pourrait être inscrit dans la prochaine loi d’orientation des mobilités. L’accès des automobiles
aux centres des grandes agglomérations serait taxé, afin de réduire la pollution. Le conseiller régional Philippe Tabarot, qui participait à la rencontre avec la ministre, précise que dans la première phase des travaux, à l’échéance 2027, « le gain de temps sera relatif. C’est la multiplication des
TER qui est visée. » Le Paris-Nice plus rapide, c’est pour plus tard. Même si la Ligne Nouvelle ne fera jamais circuler des trains à très grande vitesse. Pour des raisons techniques, les TGV devront modérer leur allure entre Marseille et Nice.