Les Coteaux de Sainte-Musse toujours polémiques
Plus de dix ans après sa création, la ZAC (Zone d’aménagement concerté) a une nouvelle fois fait l’objet d’un débat entre opposition et majorité. En jeu : le remboursement de prêts
Hier, à l’ordre du jour du conseil municipal, perdue au milieu d’une longue liste de délibérations sans grand relief, la régularisation comptable d’une avance de trésorerie de 5 millions d’euros accordée par la mairie à la Sagep (Société d’aménagement et de gestion publique) sentait la poudre. La raison ? Il s’agissait de deux prêts accordés par la Ville à sa société d’économie mixte pour aménager le secteur de Sainte-Musse, sur les hauteurs de la commune. Un projet lancé en 2005 et faisant, depuis, l’objet d’innombrables accrochages entre majorité et opposition. Hier, la ZAC Sainte-Musse a été fidèle à sa réputation en faisant tour à tour enrager Michel Durbano (liste de gauche) et Jean-Louis Masson, l’ancien maire, ayant porté le dossier.
Durbano à l’attaque
« Je ne vois pas de date de remboursement, c’est une simple régularisation comptable ou on espère avoir un remboursement un jour? », ironise Michel Durbano, en guise de coup d’envoi. « Pour l’instant on régularise et on fait la demande au niveau de la Sagep, en attendant son retour », répond techniquement Michel Cantaut, adjoint aux finances. « On peut donc craindre de ne jamais voir le remboursement !, s’indigne le conseiller d’opposition. Pourquoi la Sagep n’a pas fait appel au crédit bancaire ? La commune a prêté au total 7 millions d’euros sans intérêt. Pourquoi on fait le banquier pour la Sagep ? s’empourpre Michel Durbano, évoquant une ZAC «au point mort », qui souffre de « problèmes de commercialisation récurrents». «7 millions, c’est une somme importante, qui est dans la nature depuis plusieurs années et qui risque de la rester encore un moment.»
Masson en défense
« La régularisation définitive ne pourra se faire qu’à la clôture de la ZAC, grince Jean-Louis Masson en évoquant la date de 2025. C’est le seul moment où on aura le bilan exact. On pourra alors examiner si la ZAC est excédentaire ou déficitaire. » Le député en profite pour rappeler au passage qu’en introduisant un recours sur la passation de marché lors du mandat précédent, l’opposition « a fait perdre 3 ans » à la commune et lui a « coûté cher ».« Cette ZAC, ça été un parcours du combattant et on n’a pas terminé. Si vous n’aviez pas fait ce recours, peut-être que la ZAC serait terminée, vous feriez donc mieux de vous montrer solidaire, plutôt que d’être là à ergoter. » Concernant l’opportunité du prêt maintenant, Jean-Louis Masson assure que, c’était l’intérêt de la Ville « qui a 54 % des actions Sagep ». « Si elle a recours à l’emprunt, elle des charges financières. La ville a donc intérêt à faire l’avance, d’autant qu’elle peut se le permettre, plutôt que de laisser la Sagep emprunter à une banque. »