Un bon diagnostic, une prescription un peu faible
Le diagnostic du Dr Macron est imparable. Pendant plus de vingt minutes, il nous tenait hier en haleine en pointant tout ce qui dysfonctionne dans notre système de santé. Faiblesse des politiques de prévention qui relègue la France en queue de peloton européen en matière de mortalité prématurée. Dépenses qui s’envolent sans résultats tangibles en termes de qualité de soins. Problème de permanence des soins dont font les frais les Urgences hospitalières régulièrement engorgées. Déserts médicaux qui progressent et gagnent les grandes villes. Concurrence impitoyable entre secteur public et privé. Mode de financement incitant aux dépenses et à la réalisation de soins inutiles… Pas de doute, le Dr Macron a été parfaitement attentif aux plaintes émises par le système de santé. Il a écouté ce malade complexe, et lui a bien fait entendre qu’il l’avait compris. Là où le Dr Macron se révèle beaucoup moins talentueux, c’est lorsqu’il s’agit de proposer ses solutions. On nous annonçait une révolution thérapeutique pour le système de santé. Sa prescription ressemble en réalité à un inventaire à la Prévert : une série de mesures disparates, sur lesquelles beaucoup de monde planche depuis des années. Des mesures certes nécessaires, mais dont chacun est bien conscient qu’elles ne pourront soigner la maladie chronique qui frappe notre système de santé. Des mesures qui ne veulent heurter personne. Des mesures qui manquent définitivement de courage. Exemple : on veut lutter contre les déserts médicaux. Mais pas question de mesure coercitive. Probablement conscient que ces réformes arrivent trop tard, quand il ne s’agit plus que de faire survivre quelques années encore un système à bout de souffle, il ne veut pas prendre le risque d’endosser le rôle de fossoyeur.
«Sa prescription ressemble à un inventaire à la Prévert »