« J’ai tout perdu, ordinateur, téléviseur, les papiers...»
Dans la salle des fêtes de Trèbes, une centaine de naufragés des inondations meurtrières de l’Aude étaient sous le choc, les yeux dans le vague, après avoir « tout perdu». «J’ai vu ma grand-mère dans son lit flotter sur l’eau», raconte Pierre, l’air hagard. Il ne sait toujours pas si cette femme grabataire de 97 ans a survécu. Dans la région de Carcassonne, les champs sont complètement inondés, plusieurs chaussées détruites ou impraticables avec des arbres tombés sur les routes. Des torrents d’eau boueuse enjambent la chaussée, les cours d’eau débordent. Des véhicules ont été emportés par les flots.
«Quel carnage!»
« J’ai tout perdu, ordinateur, téléviseur, les papiers... On ne peut plus habiter ici. Quel carnage ! C’est toutes les maisons de la rue qui sont comme ça. On ne s’attendait pas à ça hier [lire dimanche, ndlr], avec la vigilance orange. Ça veut rien dire vigilance orange!», s’est emporté un habitant de Villegailhenc, Johnathan Lafuente, âgé d’une trentaine d’années. Le pont central de la localité est effondré, faisant de la ville une « quasiîle » selon la gendarmerie. Les voitures aux carrosseries défoncées, qui s’entassent les unes sur les autres, sont progressivement enlevées à la tractopelle par le service d’urbanisme. «Tout le monde est sous le choc parce que ça a été très violent » avec des « maisons qui ont 1,20 m d’eau et les bâtiments communaux idem » ,a confirmé le maire, Michel Proust. Au monastère orthodoxe de Villardonnel, où une religieuse a trouvé la mort, «les dégâts sont considérables. On leur a prêté des chaises pour qu’elles puissent manger à sec à midi », a expliqué Roselyne Navarro, membre du comité d’action sociale de la ville.
« Quatre heures dans les bois »
Une habitante d’une cinquantaine d’années, dont la maison est en contrebas, a par ailleurs été retrouvée saine et sauve après avoir passé «quatre heures dans les bois» en pleine nuit, «pieds nus», selon la même source.