Prendre le large
Un choc de champions du monde : les Bleus affrontent au Stade de France des Allemands en grande souffrance, l’occasion d’enfoncer le clou avant un dernier match face aux Pays-Bas
Il y a un mois, lorsque la France s’est rendue à Munich pour affronter l’Allemagne lors de la première journée de la Ligue des Nations, elle ne connaissait rien de cette compétition qu’on découvrait sans vraiment comprendre à quoi elle servait. Après deux journées, on commence à y voir plus clair, à visionner ce Final Four que les Bleus ont de grandes chances de disputer, en juin prochain (du 5 au 9), s’ils viennent à avoir la bonne idée d’enfoncer une équipe d’Allemagne éparpillée en mille morceaux depuis sa défaite face aux Pays-Bas (0-3). Ce tour final rassemblera les quatre vainqueurs de la Ligue A qui pourraient être la France, on l’espère, l’Espagne, le Portugal (ou l’Italie) et la Belgique. Quatre nations de premier plan qui se disputeront une qualification directe pour l’Euro 2020, au Portugal ou en Italie. Alors qu’ils jouent les matchs amicaux en sifflotant, comme on a pu s’en apercevoir contre l’Islande (2-2), les Bleus abordent ce duel face à la Mannschaft, avec un tout autre état d’esprit, à l’image de Hugo Lloris. « L’Islande servait de préparation... On a conscience de l’exigence plus élevée après ce nouveau statut de champion du monde. Contre l’Allemagne, c’est un grand match, décisif pour la suite. L’objectif est la première place et cela passe par un très bon résultat. »
Un souvenir douloureux
Après avoir offert du temps de jeu aux seconds couteaux (Digne, Thauvin, Nzonzi, Zouma...), Didier Deschamps, qui a fêté hier ses 50 ans, va revenir à du classique et aligner un onze « deux étoiles », à l’exception de Kimpembe qui prendra la place d’Umtiti, blessé au genou, au côté de Varane. En souffrance contre l’Islande, le défenseur du PSG doit monter le son... sur le terrain, cette fois. Ce France-Allemagne au Stade de France sera aussi celui d’un souvenir marquant et douloureux. Le 13 novembre 2015, une vague d’attentats terroristes avait frappé Paris et Saint-Denis, faisant un total de 130 morts, dont un aux abords du SDF. L’image de Patrice Evra déconcerté par le bruit de la deuxième explosion, au moment d’effectuer une passe, est encore bien présente dans les esprits.