Les petits secrets de la crèche monumentale
La monumentale crèche animée imaginée par ce passionné fait partie des attractions incontournables du village de Noël, qui ouvrira ses portes le 21 novembre, place de la Liberté
Pas encore de Tino Rossi dans les haut parleurs ni de vapeurs de vin chaud. Pour l’heure, sur la place de la Liberté, l’ambiance est au travail. En particulier sous le grand chapiteau de l’angle nordouest qui accueille chaque année la crèche animée, l’un des temps forts des animations de Noël. À l’intérieur, la seule musique est celle des marteaux et des scies électriques. Des bénévoles s’activent et, s’il est tout de même aussi question de convivialité, chacun prend sa mission au sérieux. Pour diriger cet orchestre : Gérard Abbès. « Moi, je ne fais rien », plaisante le grand bonhomme au regard espiègle. S’il s’efface volontiers derrière ses amis, son rôle est inestimable. Car sans lui, rien de tout cela n’aurait jamais existé.
Crèche high-tech
Cet ancien ingénieur à l’arsenal a réussi à faire d’une passion un peu encombrante une véritable attraction touristique. D’abord seul, dans son salon, puis avec des copains, il a fini par créer une petite entreprise. En l’occurrence, une association baptisée Sous les lumières de Provence, forte d’une cinquantaine de personnes, qui s’activent tout au long de l’année, mais plus particulièrement lors de l’installation de la crèche. « Les gens qui viennent voir le spectacle n’imaginent pas tout le travail qu’il y a derrière », sourit Gérard Abbès. Et de fait, à moins de quinze jours de l’inauguration, un coup d’oeil sur les coulisses laisse deviner l’ampleur du chantier. Des kilomètres de câbles, d’imposantes baies électriques, plus de 900 santons à disposer avec minutie, des projecteurs pilotés informatiquement et la narration à enregistrer. Tout cela pour aboutir à un « son et lumière » de vingt-cinq minutes sur le thème de Noël et de la Provence.
Reproductions fidèles
Une prouesse réalisée avec un tout petit budget. « Ily en a pour 20 000 euros, calcule Gérard Abbès, qui sont en partie couverts par des subventions de la Ville et de la Région, ainsi que quelques mécènes». De quoi payer le matériel, la location des garages et caves nécessaires pour stocker les éléments le reste de l’année. Et pour commander à un santonnier d’Aubagne certains personnages
et décors réalisés toujours sur mesure. Mais en aucun cas pour indemniser le temps passé par Gérard Abbès tout au long de l’année. Rien que la réplique du « bâtiment du télégraphe », reproduit fidèlement à partir de cartes postales anciennes lui a demandé 300 heures de travail. Quand on aime... Et ce que Gérard Abbès aime par dessus tout, c’est d’observer les visiteurs – grands et petits – qui découvrent sa crèche, leur surprise et leur plaisir. « J’ai vu des gens pleurer, j’ai vu des gens prier, mais je crois que je n’ai jamais vu de gens déçus. »