Var-Matin (Grand Toulon)

La Grande Guerre en haut de l’affiche à Barbès

Depuis hier, et jusqu’à mardi, la salle Victoria à Barbès accueille une exposition sur cette terrible page d’Histoire où des milliers de soldats français et allemands ont laissé la vie

- CATHERINE PONTONE

L’avenue Gouraud traverse le quartier de Barbès et a donné son nom à un général Henri Joseph Eugène de son prénom, et qui s’est illustré aux Colonies, et pendant la Grande Guerre en Argonne, aux Dardannell­es et en Champagne. Un rappel de l’Histoire qui donne d’autant plus de sens à l’exposition dans le cadre du 100e anniversai­re de l’armistice. Depuis hier, et jusqu’à mardi, salle Victoria à Barbès, les riverains, fédérés au sein du comité d’intérêt local Barbès Fort-Blanc et Pré Fauchier, présidé par Michel Bataille, retrace, la Grande Guerre avec le concours de 110 élèves de l’école élémentair­e André-Filippi. Sous le regard d’un poilu grandeur nature, croqué à la peinture à l’huile dans sa tenue de 1916 par Jean-Louis Isnard, bénévole et petit-fils d’un soldat, le public est invité à faire un arrêt sur image, notamment sur la bataille de Verdun.

L’hommage à un grand-père disparu

L’exposition s’illustrera par les trente-cinq panneaux-photos avec pour fil conducteur un petit film sur l’exposition au son notamment du chant de Verdun ,et clôturé par une poignante Marseillai­se. Parmi les témoignage­s forts de la guerre meurtrière 14-18 « l’appel à la mobilisati­on de civils, montrant que cette guerre a touché la France profonde », rappelle Annie Isnard, aux côtés de l’équipe de bénévoles composée notamment de Michel Bataille, Chantal Barthelmé et JeanLouis Isnard. Au cours de la visite, le public pourra lire notamment l’appel aux femmes françaises de René Viviani, président du conseil des ministres au début du mois d’août 1914, pour remplacer aux champs les hommes partis au combat. Il pourra, aussi, se pencher sur les douze panneaux illustrant l’histoire familiale de Victor Augustin Isnard, le grand-père paternel de Jean-Louis Isnard, décédé le 18 février 1917. Cet habitant de Barbes a choisi de partager, le temps de l’exposition, quelques objets personnels sur son grand-père décédé à la guerre : les cartes échangées avec sa grand-mère, aujourd’hui disparue, la lettre poignante écrite par les compagnons d’infortune annonçant le décès de son époux... Un « devoir de mémoire », essentiel pour le président du CIL, Michel Bataille et son équipe, parfaiteme­nt illustré également par les écoliers. En témoignent les travaux pratiques – art graphique pour les plus petits –, le ressenti par le verbe par les CE2, des lettres de poilus mises en valeur pour les CM1. Sans oublier celle des écoliers de CM2 se glissant dans la peau d’un enfant de l’époque écrivant à leur père ou à un oncle parti au front.

L’histoire... et le message de paix

« Le message de l’équipe pédagogiqu­e est l’histoire de la guerre, mais aussi un message de paix. Celui de leur transmettr­e qu’avec ce pays avec lequel nous nous sommes déchirés, nous sommes désormais amis », explique Michel Gentilini, directeur de l’école. Le but de ce travail audelà du niveau historique était aussi d’ancrer l’école au sein du quartier et de travailler en synergie avec le CIL. » L’exemple en sera donné, ce dimanche matin, lors de la commémorat­ion à 10 h 45 au monument aux morts avec la présence de nombreux élèves, en présence de parents et enseignant­s, entonnant une Marseillai­se. Ou encore au travers de la lecture émouvante de la lettre d’un poilu, Joseph Thomas Armand, choisie par Michel Bataille. Cet agriculteu­r de métier, écrivait en ce 5 août 1915 à son fils... Huit mois plus tard il perdait la vie à Verdun.

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Témoignage­s et devoir de mémoire sur la Grande Guerre à l’intitiativ­e des riverains de Barbès avec le concours des écoliers du quartier.
(Photo Luc Boutria) Témoignage­s et devoir de mémoire sur la Grande Guerre à l’intitiativ­e des riverains de Barbès avec le concours des écoliers du quartier.

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