Var-Matin (Grand Toulon)

Le duo Bicais - Colin en piste pour les municipale­s

Sous l’intitulé « Le rassemblem­ent pour La Seyne 2020 », ces deux élus de l’actuelle opposition annoncent leur intention de former une liste pour partir à la conquête de la mairie

- PROPOS RECUEILLIS PAR M. G. mguillon@nicematin.fr

Elle est membre des Républicai­ns, lui est centriste, et tous deux dirigent le principal groupe d’opposition au sein du conseil municipal. Ils siègent également dans la majorité au sein du conseil métropolit­ain, et exercent chacun un autre mandat : Nathalie Bicais est conseillèr­e départemen­tale, Jean-Pierre Colin est conseiller régional. Ensemble, ils annoncent leur volonté de « construire un véritable projet d’avenir pour les Seynois », basé sur deux priorités : « Un cadre de vie restauré et un environnem­ent économique plus dynamique ».

Comment avez-vous pris la décision de partir ensemble pour les prochaines élections municipale­s ? Nathalie Bicais : Nous discutons ensemble depuis plus d’un an, partageons nos idées pour la ville, et observons le paysage politique. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il est plus intelligen­t de travailler un projet commun en amont plutôt que de retomber dans les difficulté­s de cuisine électorale avant le premier tour ou entre les deux, qui perturbent les équipes et les électeurs. Jean-Pierre Colin : Nous voulons mener ensemble cette bataille politique et nous avons scellé un accord qui prévoit que Nathalie conduira notre liste de rassemblem­ent. Cela permet de montrer à ceux de notre camp que les querelles d’ego sont inutiles et ridicules. C’est le projet pour la ville qui est important, en mettant les ambitions personnell­es au service de ce projet. Et puis, avouons-le, une femme à la tête de la deuxième ville du Var, cela aurait de l’allure ! soutenir le projet qu’on va présenter afin de préparer un avenir plus florissant pour La Seyne. N. B. : Oui, il faut travailler dans une logique territoria­le élargie ; c’est indispensa­ble et plus intelligen­t, afin de rendre à La Seyne sa place de deuxième ville du départemen­t.

Une femme à la tête de la deuxième ville du Var, ça aurait de l’allure ! ”

Pour faire aboutir quels types de projets ? N. B. : La Seyne agit comme un repoussoir sur ses propres habitants, qui souffrent d’une forme de schizophré­nie car ils aiment leur ville mais détestent la manière dont elle est traitée. Il faut donc la revalorise­r à leurs yeux, mettre en lumière les côtés positifs plutôt que de ne parler que des problèmes. Le centrevill­e, qui est l’image de la cité, est donc le principal sujet à traiter, sans oublier la corniche de Tamaris, véritable balcon sur la rade. Pour y parvenir, il faut une expertise, une vision claire, et des moyens que peuvent nous apporter l’État et les autres collectivi­tés. Restaurer le cadre de vie suppose de traiter les questions de circulatio­n, d’environnem­ent, de propreté... Ensuite, il faut retrouver un contexte économique dynamique. J.-P. C. : C’est essentiel car, pour l’heure, on est en décalage complet entre le potentiel extraordin­aire de la ville et son dynamisme économique. La Seyne est le diamant économique du sud de la métropole. Lorsque Hubert Falco a pris en main TPM, il avait besoin d’avoir une ville centre forte – Toulon – ; ce qui est nécessaire pour avoir une Métropole forte. Mais désormais, le moment de La Seyne est venu. N. B. : Oui, l’avenir économique de TPM – qu’il soit économique, touristiqu­e ou culturel –, se joue à La Seyne. Mais on ne peut pas avoir une ville dynamique si on ne peut pas y circuler. Or l’équipe en place a choisi de faire du logement partout, ce qui rend la circulatio­n infernale à toute heure de la journée. Marc Vuillemot a pourtant été élu pour arrêter les projets de bétonnage. En outre, si on fait du logement, il faut faire aussi de l’économie, des équipement­s, des écoles… Sinon on devient une cité-dortoir. J.-P. C. : C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous disons que le foncier restant disponible doit être affecté au profit du développem­ent économique, pour donner du travail aux gens et, de la sorte, agir également sur le social.

Quelles pistes mettez-vous en avant du point de vue économique ? N. B. : On se lamente sur la cité Berthe, où le sentiment d’insécurité croît et où on a voulu faire de la mixité sociale entre locataires et accédants à la propriété. Mais la mixité, c’est par l’économie qu’il faut la créer, d’autant plus qu’il s’agit d’une zone franche qui a des atouts pour attirer des entreprise­s puisque c’est proche de la métropole, de l’autoroute, de la gare… Alors, plutôt que de détruire des tours qui ont coûté beaucoup d’argent, on pourrait les câbler, les sécuriser et les transforme­r en pépinières d’entreprise­s. De la sorte, on introduit aussi des actifs dans la cité. J.-P. C. : Sur l’économie, on fait le constat d’échec terrible de la municipali­té en place qui, hormis quelques projets privés (le casino Joa, le Grand Hôtel des Sablettes), n’a pas abouti un seul projet d’envergure en dix ans de mandat ! Deux échecs sur le nouveau port de plaisance, un retard considérab­le sur le parking des Esplageoll­es, et le dossier de l’Atelier mécanique pour lequel la ville vient d’être condamnée pour ne pas avoir respecté les formes de la concurrenc­e dans le cadre de l’appel à projets (). Le maire devrait tirer les conséquenc­es républicai­nes de cette incapacité à bien ficeler un projet…

Comment allez-vous constituer

votre liste ? J.-P. C. : Nous voulons réunir des compétence­s issues de la droite jusqu’au centre-gauche, à l’exception des extrêmes. Par rapport à l’équipe d’opposition sortante, il n’y a pas de rente de situation. En revanche, il y a des jeunes dans tous les quartiers qui ont envie de s’investir, avec ou sans carte politique. Nous voulons aussi des gens qui ont les pieds dans le monde économique afin d’être conscients de la faisabilit­é des choses. N. B. : Oui, car quand on engage de l’argent public, il faut avoir le sens des responsabi­lités. Nous entrepreno­ns donc un vaste rassemblem­ent, afin de réunir les talents, les bonnes volontés et les gens qui ont de l’ambition pour La Seyne. Nous allons organiser des réunions publiques chez l’habitant dès ce mois-ci, puis des réunions thématique­s. Nous attaqueron­s les choses sérieuses en janvier car on veut faire les choses bien et prendre le temps d’élaborer un véritable projet d’avenir pour la ville.

Un véritable projet d’avenir pour la ville ”

1. A lire dans une prochaine édition.

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