Guet-apens de l’ouest-Var : les derniers interrogatoires
Les quatre accusés du meurtre en bande organisée de Christophe Bourletsis ont tous maintenu leurs protestations d’innocence. Deux d’entre eux accusent les deux autres, qui crient au complot
La cour d’assises du Var est revenue hier sur le mobile du meurtre en bande organisée, le 2 juillet 2014 dans une maison du 13e arrondissement de Marseille, pour lequel elle doit juger quatre accusés (lire nos éditions précédentes). Tous protestent de leur innocence.
Sur le mobile
Elle l’a fait à travers l’examen des déclarations de Lacène « Las » Boudaoud, victime, le 9 septembre dernier à Marseille, d’une rafale de kalachnikov tirée à bout portant. Mis en cause par un témoignage, il avait été interpellé fin avril 2016, comme les quatre accusés. Selon lui, le différend entre Christophe « Toche » Bourletsis et Alain Dinucci, naguère amis, tenait au fait que le premier reprochait au second de ne pas l’avoir soutenu financièrement en détention. Il avait été incarcéré pour une escroquerie au crédit, pour l’acquisition d’une moto au profit d’Alain Dinucci.
Dénégations
Au cours de l’ultime interrogatoire des accusés sur les faits, Mourad Bouzidi a indiqué que si Toche avait quitté Pourcieux le 23 juin 2014 pour s’installer à Marseille, c’était pour y chercher des soutiens parmi les gens du voyage pour le débarrasser d’Alain Dinucci. « Il n’en a pas trouvé. Il s’est retrouvé seul. » Sur la scène de violence dans son garage, où il avait été chargé d’attirer Toche, son coaccusé Ahmed Cheref l’avait présenté comme ayant porté le premier coup. « C’est un menteur. » Ahmed Cheref a répété que son rôle s’était limité à faire ce que les Dinucci père et fils lui avaient demandé, « récupérer un sac de linge et l’apporter chez Mourad» . Ce qui constituait un prétexte pour s’assurer de la venue de Toche. Alain et Christian Dinucci ont de nouveau contesté leur mise en cause par Bouzidi et Cheref, affirmant qu’ils étaient victimes d’un complot. Alain Dinucci a indiqué que le jour des faits, il se trouvait probablement en Corse, pour l’anniversaire de l’un de ses enfants.
« Où est le corps ? »
L’audience a été suspendue dans la soirée, pour le temps du week-end. Elle reprendra lundi matin avec les plaidoiries des avocats des parties civiles. Parmi eux, Me Adrien Milani, qui représente les intérêts du plus jeune des enfants de Christophe Bourletsis, reposera probablement sa question à Alain Dinucci: «Savez-vous où est le corps?» «Non, je n’ai rien à voir avec ces faits», a-t-il déjà répondu. Le procès doit s’achever mardi prochain.