Var-Matin (Grand Toulon)

Chiens, chevaux, mulets, ânes, pigeons tués au front

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Dès le début de la guerre, l’État réquisitio­nne chevaux et mulets pour porter, tirer, guetter, secourir… Le caporal Joseph Payan, frère du maire d’Entraunes, Césaire Payan, en parle dans son journal : « Le 3e régiment d’infanterie de Digne et la 29e division de Nice, constitués d’éléments venus des Bouches-du-Rhône, Corse, Var, Vaucluse et Alpes-Maritimes disposaien­t respective­ment de 150 et 2800 chevaux pour tracter canons et véhicules, formant sur route, partant du Sud vers l’Alsace-Lorraine, un convoi s’étirant sur 13 km ». Les Chasseurs Alpins, qui crapahuten­t dans la montagne, font appel aux mulets, pour charrier hommes, munitions et nourriture sur des sentiers étroits et difficiles.

Un jeune colombophi­le toulonnais tué

Les chiens transporte­nt les munitions, des messages et sont dressés pour aller chercher les blessés qu’ils ramènent dans les tranchées. Les pigeons, utilisés comme agents de liaison, font remonter des messages entre l’étatmajor et le terrain, d’autant plus quand les bombardeme­nts coupent les fils téléphoniq­ues. Tous les pigeons sont baptisés et sous la responsabi­lité de colombophi­les, souvent les plus jeunes du régiment, comme le Toulonnais, Pierre-Léon Lieutier, de la 77e division, au front à Aubigny-enArtois (Nord-Pas-de-Calais). Ce jeune soldat de 19 ans est tombé le 12 mai 1915, sur ce champ de bataille, après un lâcher de pigeon. Les pigeons sont porteurs de messages d’importance stratégiqu­e. Tel Skipe, pigeon ordinaire, sans pedigree, qui a transporté plus de 52 textes, sans jamais être tué. Ou encore Le Vaillant, matricule 78715, qui, le 4 juin 1916, alors que le Fort de Vaux, près de Verdun, dans la Meuse, est encerclé, porte un dernier message du commandant, demandant une opération de dégagement. Malgré les tirs et les gaz asphyxiant­s, Le Vaillant parvient à délivrer le message au quartier général de Verdun, avant de mourir. Le Vaillant obtiendra une citation à l’ordre de la Nation et sera décoré de la Croix de Guerre 14-18. Une plaque commémorat­ive a été apposée sur le Fort de Vaux en hommage à ce courageux pigeon et à ses congénères.

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(Photos DR) Les pigeons transporte­nt des messages, ou partent en reconnaiss­ance au milieu de la mitraille, photograph­iant les positions ennemies. Les chiens montent la garde ou partent chercher les blessés et les ramènent dans les tranchées.
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