L’honneur bafoué du XVe Corps en Lorraine
L’Allemagne a déclaré la guerre à la France le 3 août 1914. Dès le 7, le XVe Corps, composé de soldats du Midi, notamment de Toulon et d’Antibes, part en train pour la Lorraine. Le 10, il est confronté, avec d’autres corps d’armée, à la Bataille des Trois frontières, qui fera vingt mille morts, dans le camp français. Le 20 août, c’est la bataille de Dieuze. Autant de pertes. L’armée française est en déroute. Le général Joffre dénonce précipitamment l’attitude des soldats provençaux. Le sénateur Gervais accuse dans la presse le XVe Corps de défaillance, voire de lâcheté et de couardise. Le ministre Adolphe Messimy a beau publier un démenti le 25 août, l’opprobre est définitivement jeté sur les soldats de notre région. Le journal Le Matin , qui a été le premier à publier les accusations la veille, sera interdit de vente à Marseille, Sanary, Hyères et SaintRaphaël. Des manifestations de soutien auront lieu à Toulon. C’est dans ce contexte qu’intervient, le 19 septembre, l’exécution « pour l’exemple » du soldat de SixFours Auguste Odde, membre du XVe Corps. Il sera réhabilité par la suite (lire en pages précédentes). Après l’Armistice, des manifestations de réhabilitation auront lieu à Toulon, Hyères, Nice. Le village de Pierrefeu décide en 1919 de nommer une « place du XVe Corps ». D’autres communes l’imiteront. Toulon et Nice lui dédient une avenue. L’honneur du XVe Corps est réhabilité.