Tour de force, Tour de Corse
Si on rit beaucoup cet hiver au Colbert, on chante aussi. Et quelle voix ! Celle d’Antoine Ciosi. Le chanteur corse a vraiment vu décoller sa carrière en 1963 sous l’aile de Bruno Coquatrix et de Jacques Franchi qui, cette année-là, ont proposé au public parisien un festival consacré à la musique insulaire. Un déclic pour Antoine, qui participe à ce festival en interprétant Paese spentu. Alors qu’on le voyait éclore en chanteur d’opérette, on le découvre en Ferré corse. Cette chanson est l’émouvante histoire de ce village de montagne qui perd son âme au fur et à mesure que les habitants le quittent. Et illustre parfaitement la disparition programmée de la culture corse. Il ne chante pas. Il vit l’histoire. Les mots viennent du plus profond de son âme. Le public est debout. L’Olympia est incandescent. Antoine est convaincu que sa mission est de défendre son île, sa culture, ses traditions. Sa voix est une arme redoutable. L’enfant de Sorbo Ocagnano (né en 1931) fera vibrer le Colbert. Et voyager le public dans les collines de son île. Un concert événement puisqu’il s’inscrit dans la tournée d’adieu du poète chanteur. Le 7 décembre, au Colbert.