Var-Matin (Grand Toulon)

Eric Zemmour: «J’ai juste l’amour de l’histoire de France»

L’écrivain-polémiste vient dédicacer son dernier ouvrage, Destin Français, à SixFours le 12 novembre, avant un rendez-vous à Nice le 21. Un tour de France au pas de charge

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRED DUMAS

Eric Zemmour assume tout : sa boulimie de travail, ses prises de position et les scandales qu’il suscite. Cet homme doute peu de ses idées. C’est justement ce qui plaît à ses dizaines de milliers de lecteurs qui se ruent sur son dernier ouvrage Destin Français, où il y développe, au travers d’événements majeurs, sa vision du « fil historique » qui relie la France à elle-même. En amont de sa venue dans le Var, demain lundi à l’Espace Malraux de Six-Fours (et à Nice le 21 novembre au centre universita­ire méditerran­éen), il commente l’actualité et parle de la sienne : entre journalism­e, littératur­e et plateaux télé.

Votre dernier livre est sous-titré « Quand l’histoire se venge ». Pourquoi aurait-elle besoin de se venger? Parce que j’estime que, malheureus­ement, la grandeur de la France appartient au passé, sur tous les plans : littéraire, politique, diplomatiq­ue… Comme je le dis dans la présentati­on de mon livre, le travail de déconstruc­tion, opéré depuis  ans, n’a laissé que des ruines. On veut défaire par l’histoire ce qui a été fait par l’histoire : la France.

Que reprochez-vous, alors, à l’histoire actuelle ? Je regrette qu’on préfère nous raconter l’histoire des Français ou l’histoire du monde plutôt que l’histoire de France. Tout se dilue lentement… comme si l’histoire avec un grand « H » était interdite. Or, les Français, les lecteurs, sont en attente d’un point de vue historique pour expliquer les choses, les événements, le présent par rapport au passé. Il n’y a pas de France aujourd’hui sans histoire de France : une France construite au fil des siècles par des rois, par l’église, par des hommes illustres… Tout ça est très culturel et profondéme­nt enraciné en nous. Pourquoi le taire ?

N’avez-vous pas peur qu’on vous trouve une nouvelle fois défaitiste et sans message positif ? J’ai l’habitude (rires). Moi, c’est simple : j’ai juste l’amour de l’histoire de France. Mais, dans ce livre, j’ai aussi voulu montrer que l’histoire se poursuit malgré tout car elle a des racines trop profondes pour être arrachées. Nous sommes riches d’un passé mais, trop souvent, nous le rejetons. Moi, j’en suis fier !

Aujourd’hui, dans beaucoup de pays, des leaders de droite extrême accèdent au pouvoir. S’agit-il, selon vous, d’un mouvement de fond? Oui c’est un mouvement mondial mais qui n’est pas d’extrême droite. On n’est pas dans le fascisme comme je l’entends dire parfois à tort et à travers. Ces événements sont la réponse du peuple au mondialism­e qui est prôné un peu partout. En vérité, c’est aussi la réaction naturelle à la déstabilis­ation que connaissen­t nos sociétés. Les gens en ont assez et le disent dans l’isoloir, comme récemment au Brésil, avec l’élection de Jair Bolsonaro. Ils réagissent à la déculturat­ion générale que je déplore. C’est le cri de peuples qui se rebellent contre les lobbies des minorités, contre la tyrannie des élites et les leçons de morale des gays… Je ne suis pas très optimiste pour l’avenir mais je trouve que le combat culturel mérite d’être mené. J’y prends ma part. Rencontre-dédicace organisée par l’associatio­n Weezevent, demain lundi, à 19 heures à Six-Fours. Tarif : 10 euros. Rens.06.08.84.62.38.

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