Et si vous donniez vos gamètes? Témoignages
Alors que l’Agence de la Biomédecine a lancé une vaste campagne de sensibilisation, une donneuse et un couple en attente de don racontent leurs parcours
Parfois, la nature fait des siennes. Alors que certaines familles s’agrandissent sans difficulté, d’autres peinent à voir un ventre s’arrondir. Nombreux sont ainsi les couples à devoir recourir à un don de gamètes pour espérer concrétiser leur projet parental. Ils sont plus de à s’inscrire chaque année en France sur les listes d’attente pour bénéficier d’un don de spermatozoïdes ou d’ovocytes. Sauf qu’on manque de donneurs. L’Agence de la Biomédecine a donc lancé une vaste campagne de sensibilisation (du au novembre) pour informer le grand public et recruter de nouveaux donneurs. Dans la région Paca, en , personnes ont fait un don de sperme ou d’ovocytes, couples ont bénéficié d’une assistance médicale à la procréation avec don de gamètes et enfants sont nés grâce à un don. Le problème, c’est qu’un don n’aboutit pas toujours à une grossesse. Si le prélèvement (de sperme ou d’ovocytes) permet d’obtenir plusieurs gamètes, l’insémination ne fonctionne pas à chaque fois et un embryon ne donne pas toujours une grossesse. Il faut donc multiplier les tentatives mais, pour cela, il faut des dons. Et ils sont insuffisants. Cette situation pourrait être en partie liée à un manque d’information, les donneurs potentiels ne sachant pas toujours comment s’y prendre et à qui s’adresser. Si vous envisagez de faire un don de sperme ou d’ovocytes, ou simplement que vous souhaitez en parler avec un professionnel de santé spécialisé, vous pouvez contacter un Cecos (Centre d’étude et de conservation des oeufs humains et du sperme). Près de chez nous, il y en a un dans les Alpes-Maritimes à Nice et un autre dans les Bouches-du-Rhône à Marseille. Renseignements : le Cecos des Alpes-Maritimes est situé à l’hôpital l’Archet II au 151, route de Saint-Antoine-de-Ginestière à Nice. Rens. par téléphone au
04.92.03.64.03. ou par mail à centredereproduction@chu-nice.fr Le Cecos des Bouches-du-Rhône est situé au CHU La Conception, 147, bd Baille à Marseille. Rens. au 04.91.38.29.00. Jolie blonde aux yeux bleus, Deborah, 37 ans est éperdument amoureuse de son mari. Cyril et elle se sont rencontrés il y a un peu plus de deux ans. Six mois plus tard, ils étaient mariés. « Pourquoi attendre quand vous avez rencontré l’homme de votre vie ? » demande-t-elle dans un grand éclat de rire. La question des enfants est arrivée immédiatement. «Dès le début, nous en avons parlé. Tous les deux, nous rêvions de fonder une famille. » Pourtant, Deborah sait que les choses pourraient ne pas être si faciles que ça. «J’ai une faible réserve ovarienne, explique-t-elle. Je le savais parce que j’avais déjà fait des examens. En revanche, il n’y a pas de raison particulière à cela. Ma gynéco m’avait prévenue que lorsque je voudrais des enfants, ça risquerait d’être difficile. Du coup, elle m’avait mise sous traitement. Mais pas de chance, au bout de quelques mois de relation avec Cyril, j’ai eu une torsion de l’ovaire. J’ai été opérée et, dans la foulée, j’ai pris rendez-vous avec le centre de PMA de Toulon, à la clinique Saint-Michel. Nous nous sommes lancés dans le processus de FIV mais le traitement que j’ai reçu m’a fait développer un kyste de 5 cm qu’il a fallu opérer cet été. Le médecin du centre de PMA m’a dit qu’il ne pouvait plus rien pour nous et qu’il fallait passer directement au don d’ovocytes. » C’était il y a un an, mais Deborah en parle de manière posée. Elle fait preuve d’un optimisme à toute épreuve. « J’ai pleuré pendant quarantehuit heures et après, je suis passée en mode guerrière. Je ne suis pas du genre à me laisser abattre. » Le couple, très uni, est reçu au Cecos de l’Archet à Nice. « Je ne connaissais pas grandchose mais, au premier rendez-vous, la gynécologue nous a donné beaucoup d’informations. Je ne suis même pas sûre d’avoir tout retenu ! » Dans la foulée, Cyril fait des examens. Ses spermatozoïdes sont peu nombreux, il doit procéder à des prélèvements, pour congeler directement des paillettes. Deborah en a profité pour s’investir dans l’association Don d’ovocytes un espoir pour justement sensibiliser le public à cette thématique. « Si j’avais su, j’aurais fait un don lorsque j’étais plus jeune. Quand je rencontre des femmes à la vingtaine, elles répondent souvent que les enfants, ce n’est pas d’actualité, qu’elles n’y pensent pas encore. Pourtant, à leur âge, elles ont une bonne réserve ovarienne, ça vaut le coup de faire un don, d’autant qu’il est proposé aux femmes donneuses n’ayant pas encore d’enfant de conserver une partie des ovocytes surnuméraires si elles le souhaitent. » Désormais, le jeune couple attend un don avec patience et philosophie: «Si ça ne marche pas, on se tournera vers l’adoption. Nous ne nous imaginons pas sans enfant. » Rens. Association Don d’ovocytes un espoir sur www.dondovocytesunespoir.fr