VOS POUBELLES N’ONT PLUS DE SECRET
Le Sittomat examine actuellement le contenu de vos ordures ménagères avec précision. Objectif : optimiser le tri et réfléchir à la façon de nous pousser à faire des progrès.
Peut mieux faire. Tel un bulletin de note, le Sittomat (Syndicat Intercommunal de Transport et de Traitement des Ordures Ménagères de l’Aire Toulonnaise) vient de communiquer les résulats de sa première étude de «caractérisation» des ordures ménagères... Et les chiffres démontrent que des efforts peuvent encore être fournis pour améliorer la gestion des déchets dès leur production, c’est à dire dès que vous les jetez. «L’objectif est de savoir ce que contiennent réellement nos poubelles, explique le Sittomat . Le Syndicat aura ainsi une vision réaliste du gisement de déchets qui pourraient être recyclés ou compostés à partir de données précises et propres à son territoire.»
tonnes analysées
Concrètement, les agents prélèvent au hasard les contenus de bacs d’ordures ménagères dans différents quartiers pour trier finement ce qu’ils contenaient. «Les ordures ménagères sont pesées puis triées en 13 catégorie et 51 sous-catégorie » précise le Sittomat. Une première campagne a été conduite durant l’été et une seconde est en cours. Pour l’instant, 120 échantillons d’ordures ménagères représentant 13 774 kg ont été passés au crible. Bilan : plus d’un quart de ce qui est dans votre poubelle aurait pu trouver une destination plus appropriée. «Cette étude va nous permettre
d’affiner notre proposition, résume Jean-Guy Di Giorgio, président du syndicat. Enseignement majeur de la première phase de l’étude : la part des déchets compostables dans les bacs est loin d’être négligeable... tout comme le volume de couches-culottes. Des données qui vont servir à peaufiner les consignes de tri.
Bientôt du neuf pour le bac plastique
En première ligne, les bacs destinés au platique. Pour l’instant, ils ne reçoivent que les bouteilles. Bientôt, ils accueilleront aussi pots de yaourts et canettes de soda. «Nous glisserons probablement d’ici cet été, assure Jean-Guy Di Giorgio qui insiste sur le fait que ce n’est pas encore effectif et que les
impatients doivent attendre la campagne de communication qui ira avec cette petite révolution domestique pour prendre ce nouveau pli. En bout de chaine, Veolia s’occupera ensuite de faire le tri entre les différents types de platiques et de métaux. «C’est la méthode que nous avons retenu dans un premier temps pour éviter d’augmenter le prix de la collecte». A terme, un nouveau bac pourrait apparaitre...
Un nouveau centre de tri à l’étude
D’ici 2022, le syndicat doit en effet à nouveau revoir la stratégie pour coller à la réalité des poubelles... et aux obligations nationales d’extension de tri. Il travaille pour cela à la création d’un nouveau centre de tri capable d’absorber 40000 tonnes par an. «Nous sommes encore à la recherche d’un terrain pour cela, confie Jean-Guy Di Giorgio. Mais avant tout, nous réfléchissons en terme de filière de traitement, parce que ça ne sert à rien de collecter des déchets si il n’y a pas ensuite une capacité à les recycler»
Code couleur modifié
Autre modification à prévoir : celle du code couleur des bacs. Actuellement, en France, chaque collectivité choisit à sa guise... Et tous les étés, il faut expliquer aux touristes qui arrivent dans le secteur nos petites habitudes locales. «Il va y avoir une harmonisation pour qu’au niveau européen ça soit plus lisible», assure Jean-Guy Di Giorgio.