Var-Matin (Grand Toulon)

La guerre entre les cités Guynemer et La Florane de retour au tribunal

- ERIC MARMOTTANS emarmottan­s@nicematin.fr

Un Varois âgé de 18 ans, jugé selon le mode de la comparutio­n immédiate, a été condamné ce vendredi à dix-huit mois de prison, dont six avec sursis, pour « violences commises en réunion ». Il est reproché à cet habitant de la cité du Guynemer, à Toulon, d’avoir participé à l’agression d’un groupe de quatre jeunes gens (dont trois adolescent­s), dans la soirée du 24 octobre, dans les quartiers ouest de la ville. Les victimes avaient été prises à partie par trois assaillant­s – deux suspects mineurs, dont un frère du prévenu, font l’objet d’une procédure distincte, ouverte au tribunal pour enfants. Le commando était armé de bombes de gaz lacrymogèn­e, d’une matraque, d’un shocker électrique et d’un couteau. L’un des jeunes agressés, âgé de 18 ans, avait reçu quatre coups de lame (son préjudice a été évalué à cinq jours d’ITT). « C’est sûrement parce que je suis de La Florane, a témoigné celui-ci. Entre les grands, il y a des histoires… Les grands du Guynemer étaient déjà venus, ils avaient tiré, tout ça… »

« Une logique de territoire­s »

Une référence à une expédition punitive, dans le quartier de La Florane en janvier 2017, qui a valu à l’un des frères aînés du prévenu une condamnati­on à de la prison ferme (notre édition du 20 juillet). « Il y a deux ans, j’étais avec un cousin au centre Mayol, je m’étais fait frapper… », a rappelé le prévenu. Son frère et deux complices étaient alors passés à l’action en faisant parler les armes dans le quartier. « C’est insensé, on s’attaque entre quartiers pour une histoire d’il y a deux ans », a résumé un avocat des parties civiles. Une « logique de territoire » dénoncée par le ministère public. Un climat de tension palpable jusque dans la salle des pas perdus où des menaces auraient été échangées, avant l’arrivée de renforts de police, histoire de calmer les esprits. « Un jour, ça va mal finir », a de son côté craint Me Didier Hollet, l’avocat du prévenu, plaidant une relaxe au bénéfice du doute, l’accusation reposant sur «un faisceau d’indices » – notamment des éléments de perquisiti­on (notre édition de vendredi) – et non sur une enquête approfondi­e.

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