«Je veux que les Seynois se sentent en sécurité»
Le maire Marc Vuillemot annonce des mesures concernant la police municipale, dont les effectifs et les moyens vont être renforcés, et les missions amenées à évoluer
Le contexte
« J’espère qu’il ne faudra pas un nouveau drame avant que l’Etat réagisse…» S’il ne le lui a pas dit tout à fait comme cela, on comprend que Marc Vuillemot, maire de La Seyne, met désormais « gentiment » la pression sur le nouveau ministre de l’Intérieur. Christophe Castaner, qui s’est récemment vu réclamer « des moyens d’urgence » par les maires des trois principales villes de la métropole toulonnaise(1), n’a en effet toujours pas donné suite à cette requête, quand Gérard Collomb, son prédécesseur, semblait, lui, enclin à faire un geste. Mais ça, c’était juste avant qu’il ne démissionne… Ainsi, à Grenoble, il avait attribué des renforts policiers et la logistique qui va avec, «sur un secteur comparable, avec des problématiques comparables », cinq jours seulement avant de quitter ses fonctions. En bord de rade, dans un contexte sécuritaire très fragile depuis les règlements de compte de septembre, la patience des élus semble avoir atteint ses limites.
Que souhaite faire Marc Vuillemot ?
Dans l’attente d’un signe venu d’en haut, l’édile veut montrer que « la Ville prend aussi sa part dans la mission de tranquillité publique »et souhaite par la même occasion réhabiliter l’image de sa police municipale, qu’il juge passablement écornée. Dans les jours prochains, les missions de la « PM » seront d’abord « réajustées ». Objectif : « dialogue, prévention, dissuasion, répression » et action à la fois sur « le sentiment d’insécurité et l’insécurité réelle ».« Je veux que les Seynois se sentent en sécurité », martèle le maire. Pour ce qui est du ressenti de la population, Marc Vuillemot souhaite que la relation entre ses concitoyens et les fonctionnaires s’améliore. En plus de s’attaquer à l’incivilité, des policiers seront déployés à pieds, pour aller à la rencontre des gens et écouter leurs doléances. « Ilyena marre d’entendre qu’ils ne sont là que pour mettre des PV. Ce n’est pas vrai. » Et de brandir les chiffres : « En 2017, il y a eu 2263 interventions à la demande des administrés, une vingtaine en collaboration avec la police nationale, 148 interpellations effectuées… Et c’est le seul service de la ville ouvert 7j/7 ! »
Quels moyens humains pour la police municipale ?
« Malgré les difficultés budgétaires », d’ici l’an prochain, huit postes de policiers municipaux supplémentaires seront créés. Parmi eux, des policiers « standards » mais aussi des Agents de surveillance de la voie publique (ASVP), et un troisième médiateur, pour faire le lien avec les citoyens. À terme, l’idée serait de parvenir, grâce à un financement de l’État, à créer six postes de médiateur supplémentaires. En ajoutant les fonctionnaires en charge de l’environnement, il s’agit d’instituer une « brigade du
cadre de vie » qui circulerait à pied, mais aussi en bus. « Il faut qu’ils soient bien visibles, dans les lieux de vie, sur les marchés, aux entrées et sorties
d’école… » Une réflexion avec la police nationale est aussi menée pour que les municipaux soit dispensées de certaines opérations de contrôle pour se concentrer sur d’autres taches.
Et en matière logistique ?
« Le dossier est monté, on attend le feu vert du procureur de La République ». Prochainement, plusieurs caméras de video-verbalisation devraient ainsi être installées, notamment au rond-point Yitzak-Rabin où le stationnement sauvage est un sport en vogue. Plus besoin de mettre un agent à chaque carrefour pour distribuer des PV, les caméras s’en chargeront, ou plutôt la personne missionnée pour les contrôler devant son écran. Le but est de dissuader les gens de se garer n’importe où. Avec toujours cette idée que la contravention nuit à la relation citoyen-policier, et qu’il s’agit également de « réduire les obstacles à un regain de confiance envers les municipaux. » En attendant des caméras piétons si l’État met la main à la poche, Marc Vuillemot annonce que les agents verront prochainement remplacés leurs rustiques pistolets P38 par des armes automatiques. Gilets pare-balles, matraques télescopiques et nouvelles caméras de surveillance, en plus des 55 existantes, sont aussi dans les
tuyaux. 1.Hubert Falco,maire deToulon,Jean-Pierre Giran, maire de Hyères et Marc Vuillemot, maire de La Seyne, ont écrit lundi dernier au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.