Var-Matin (Grand Toulon)

Marc Giraud : « Le Var est un départemen­t cool»

Personnes âgées, mineurs non accompagné­s, Revenu de solidarité, routes, collèges, culture... Le président du conseil départemen­tal livre sa vérité, sa méthode et ses ambitions pour le Var

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE COURTOIS pcourtois@nicematin.fr

Que ceux qui pensent que «le départemen­t est mort» ou «qu’il ne sert à rien» le notent: le budget de fonctionne­ment du conseil départemen­tal s’élève à 1 milliard et le budget d’investisse­ment atteint 400 millions d’euros. Il fait face à une demande sociale croissante et à la constructi­on ou la rénovation des collèges. Il répare les routes et nourrit la flamme de la culture partout dans le Var. Des projets plein les cartons. Une déterminat­ion d’acier à défendre le départemen­t. À mi-mandat, Marc Giraud, le président du conseil départemen­tal évoque l’empreinte qu’il laissera dans les mémoires.

L’assemblée générale des conseils départemen­taux vient de se tenir à Rennes. Pourquoi n’y êtes-vous pas allé ? C’est vrai que les autres années, j’y allais. Mais cette année, non. Dernièreme­nt, nous nous sommes déjà réunis, nous les élus locaux, à l’initiative de la Région pour faire entendre la voix des collectivi­tés territoria­les. Nous avons interpellé le gouverneme­nt. Nous avons dit ce que nous avions à dire. Et puis je ne pouvais pas aller à Rennes car la ministre des Armées, Mme Parly est venue dans le Var le même jour et l’accueil républicai­n m’imposait d’être présent à Toulon.

La question de l’avenir des départemen­ts est-elle posée ? Non, nous avons déjà eu une réponse de l’État : les départemen­ts ne bougeront pas. L’État sait que le départemen­t est, après la commune, le lien de proximité le plus fort. Faut-il fusionner le Départemen­t et la Métropole? Il va y avoir une fusion entre Marseille et le départemen­t des Bouches-du-Rhône comme Lyon et le Rhône. Ce sont des fusions à plus de  millions d’habitants. Ce n’est pas le cas de Toulon et du Var qui ne compte qu’un million d’habitants. Il faut savoir que les deux parties doivent être d’accord pour fusionner. Et ni Hubert Falco, ni moi, ne souhaitons une telle évolution. Cela ne se fera pas. En revanche, la Loi NOTRe impose des transferts de compétence­s. Cela se fera, en , entre le président Falco et le président Giraud.

Combien de compétence­s doivent basculer à la Métropole ? Quatre ! D’abord les routes de la Métropole (et non les autres) parce que c’est obligatoir­e. Puis trois autres ! Cela peut être le sport par exemple ou d’autres choses car nous n’avons pas encore organisé la moindre réunion. Cela se fera sans doute en juin  même si nous avons jusqu’à .

La plus importante des compétence­s du Départemen­t est l’action sociale. Quelle est la situation en matière de RSA dans le Var ? Le budget sur le social c’est  millions d’euros. Actuelleme­nt, c’est stabilisé autour de   personnes concernées et un budget de  millions d’euros par an. La pauvreté ne croît pas dans le départemen­t même si ces chiffres sont encore trop élevés. On sait qu’il y a des gens qui tentent de tricher mais nous sommes intransige­ants.

Et pour les personnes âgées ? Le départemen­t vieillit-il ? D’abord, la politique du départemen­t est en faveur du maintien des aînés à leur domicile. On ne met plus l’accent sur les maisons de retraite car les gens se sentent mieux chez eux. Donc on fait le maximum pour leur apporter tous les services imaginable­s. D’ailleurs, nous aidons les aidants. Et, en effet, il y a de plus en plus de personnes âgées.

La question des migrants mineurs et non accompagné­s vous préoccupe-t-elle ? Bien sûr ! Lorsque je suis arrivé à la présidence, il y a un peu plus de trois ans, ils étaient  et aujourd’hui ils sont . Cela coûte à notre collectivi­té  millions d’euros. Alors, nous demandons que l’État prenne sa part car c’est un problème qui le concerne. C’est une compétence régalienne !

Le logement des personnes défavorisé­es est en plein dans l’actualité. Il fait l’objet d’un plan départemen­tal... Oui, tout à fait ! Nous sommes caution sur nombre d’emprunts ouverts par les collectivi­tés. C’est un budget global de  millions pour lequel le départemen­t donne  millions. Et   personnes sont aidées.

Les routes départemen­tales ontelles souffert avec les intempérie­s ? Oui, mais c’est sans commune mesure avec ce qui s’est passé en  par exemple. Nous avions chaque jour de fortes pluies,  à  agents dehors au service des Varois. Chaque année l’entretien et la réparation coûtent  millions d’euros. La nouveauté c’est que, depuis le drame de Gênes, les habitants se préoccupen­t beaucoup de l’état des ponts. Au moins deux fois par mois on me questionne sur l’état des ponts. Nous vérifions tout, naturellem­ent.

Faut-il maintenir la carte scolaire des collèges? Ce n’est plus un sujet : la communauté scolaire (parents, enseignant­s, etc...) est satisfaite. Par ailleurs nous avons construit cinq collèges depuis que je suis président du Départemen­t (Besse, Bandol, Saint-Raphaël, La Seyne et Carcès). Désormais, nous allons reprendre un à un tous ceux qui doivent être rénovés.

Quelles seront les grandes orientatio­ns de votre politique en matière de développem­ent du tourisme? D’abord, concernant le tourisme, il faut regarder les chiffres sur l’année et pas seulement sur la saison. Ensuite, nous avons été intelligen­ts en développan­t le camping de grande qualité. Enfin, nous avons encore des réservoirs d’emplois et des axes de développem­ent notamment avec les croisiéris­tes. Mais Françoise Dumont présentera bientôt les grands axes de notre politique départemen­tale.

Faut-il plus d’hôtels ? Oui je pense que les hôtels qui sont en constructi­on seront pleins notamment à Toulon, car Toulon est en plein développem­ent.

La culture est également très importante sous votre présidence... Oui, en effet. Nous allons inaugurer la XXIe fête du livre ce vendredi ! D’ailleurs, la présidente est pleine d’humanité, de talent... Zoë Valdès sera une grande présidente. L’an passé nous avons accueilli   personnes. On explose en fréquentat­ion à l’Hôtel des arts, à La Celle, au Museum d’histoire naturelle, etc... Et nous avons d’autres projets dans l’est du départemen­t ! Il y a du grain à moudre.

L’image du départemen­t a-t-elle été atteinte avec la pollution récente des plages ou les violences dans certains quartiers ? Non, je ne pense pas. Je pense qu’à l’extérieur tout le monde aura vu la mobilisati­on pour lutter contre les effets de cette pollution à l’hydrocarbu­re. Quand aux violences, il ne faudrait pas que cela dure, en effet, et c’est pourquoi je soutiens pleinement l’action des maires de la métropole et la pression qu’ils mettent sur le gouverneme­nt pour obtenir des moyens. D’ailleurs, en son temps, j’avais dit à Gérard Collomb de ne pas cliver politiquem­ent ces sujets. Il faut régler ces questions à l’échelle de la région ! Nos soucis sont les mêmes à Marseille et à Nice ! Visà-vis de l’extérieur ce n’est pas encore dramatique. En effet, les touristes américains et chinois se sentent protégés par la présence de la Marine et de la Défense en général. C’est une chance pour nous. Et puis, l’image du départemen­t est formidable. La France entière a pu le voir lors de la diffusion de l’émission des Racines et des ailes .Onavu comme le Var est resté vert et combien le patrimoine est riche !

Il reste des réservoirs de développem­ent dans le tourisme ” L’image du départemen­t est formidable ”

Quel est votre sentiment à mimandat ? En trois ans j’ai parcouru   kilomètres et j’ai visité les  maires ! Chaque président souhaite marquer son mandat d’une empreinte. La mienne ? J’observe beaucoup et j’écoute beaucoup. Et ma fierté, c’est l’unité de ma majorité. Et, à , ce n’est pas facile pourtant. Mais cette union de la majorité c’est pour moi une chance. C’est une majorité qui tient la route au-delà de toute espérance. C’est un départemen­t cool !

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