Var-Matin (Grand Toulon)

-Novembre: Macron appelle à ne pas céder à la tentation du repli

Soixante-douze chefs d’Etat et de gouverneme­nt étaient présents au pied de l’Arc de triomphe à Paris, hier, pour commémorer le centenaire de l’armistice de la Grande Guerre

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Additionno­ns nos espoirs au lieu d’opposer nos peurs» ,a lancé Emmanuel Macron, hier, aux 72 leaders mondiaux réunis à Paris, les exhortant au « combat pour la paix » en refusant « le repli, la violence et la domination », critiquant le « nationalis­me » dont se revendique notamment Donald Trump.

« Le patriotism­e est l’exact contraire du nationalis­me »

« Ensemble, nous pouvons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffem­ent climatique et de la dégradatio­n de notre nature, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités, l’ignorance », a-t-il espéré. Il a aussi critiqué le nationalis­me, dont s’est revendiqué plusieurs fois ces dernières semaines Donald Trump, qui écoutait le président français aux côtés de près de 70 autres chefs d’Etat ou de gouverneme­nt. « Le patriotism­e est l’exact contraire du nationalis­me. Le nationalis­me en est sa trahison », a dit le président français. « Un mondialist­e est une personne qui veut que le monde s’en sorte, sans vraiment se préoccuper de notre pays (...). Vous savez ce que je suis ? Je suis un nationalis­te », avait notamment déclaré M. Trump en octobre.

« Souvenons-nous ! N’oublions pas ! »

Emmanuel Macron défend dès qu’il en a l’occasion le multilatér­alisme, ce socle idéologiqu­e des relations internatio­nales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus dénoncé par certains électeurs et dirigeants dans le monde, au nom de la défense des intérêts nationaux. En mémoire de « l’immense cortège des combattant­s » de la Grande Guerre, « venus du monde entier, parce que la France représenta­it pour eux tout ce qu’il y avait de beau dans le monde ». «Souvenons-nous! N’oublions pas ! », a-t-il plaidé, « cent ans après un massacre dont la cicatrice est encore visible sur la face du monde ». « Puisse ce rassemblem­ent ne pas être seulement celui d’un jour ». « Durant ces quatre années, l’Europe manqua de se suicider », a poursuivi le chef de l’Etat, qui a rendu hommage à « l’espérance pour laquelle toute une jeunesse accepta de mourir, celle d’un monde enfin rendu à la paix », pour terminer par un plaidoyer pour les institutio­ns internatio­nales, l’Europe d’aujourd’hui et l’ONU. « Cela s’appelle, sur notre continent, l’amitié forgée entre l’Allemagne et la France (...). Cela s’appelle l’Union européenne, une union librement consentie jamais vue dans l’Histoire et nous délivrant de nos guerres civiles. Cela s’appelle l’Organisati­on des Nations Unies». « C’est cette certitude que le pire n’est jamais sûr tant qu’existent des hommes et de femmes de bonne volonté », a-t-il dit. Après une semaine passée à arpenter les champs de bataille du nord-est de la France, il a raconté comment « dans les fosses communes se sont mêlés les ossements des soldats allemands et des soldats français, qui par un hiver glacial s’étaient entre-tués pour quelques mètres de terrain », en une longue évocation de cette guerre qui a fait 18 millions de morts.

 ?? (Photo AFP) ?? Justin Trudeau, le roi Mohamed VI, Donald Trump, la chancelièr­e allemande Angela Merkel, Emmanuel Macron et son épouse, le président russe Vladimir Poutine et l’Australien Peter Cosgrove.
(Photo AFP) Justin Trudeau, le roi Mohamed VI, Donald Trump, la chancelièr­e allemande Angela Merkel, Emmanuel Macron et son épouse, le président russe Vladimir Poutine et l’Australien Peter Cosgrove.

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