Var-Matin (Grand Toulon)

L’apport de l’intelligen­ce artificiel­le au territoire

L’intelligen­ce artificiel­le était au coeur du SOPHI.A Summit qui s’est tenu sur la technopole azuréenne. L’occasion de faire le point sur lesatouts majeurs du territoire

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Àl’origine de SOPHI.A Summit, Jean-Marc Gambaudo, président de l’UCA (Université Côte d’Azur), a été rejoint par David Simplot, directeur d’Inria Sophia Antipolis Méditerran­ée. Interview croisée.

Comment est né SOPHI.A ? Jean-Marc Gambaudo. Après la labellisat­ion Idex de l’Université, nous nous sommes rendu compte que les besoins des scientifiq­ues et des entreprise­s, quel que soit leur domaine, concernaie­nt le traitement intelligen­t des données. L’idée de créer un événement autour de l’intelligen­ce artificiel­le est née en octobre  avec la CASA (communauté d’agglomérat­ion Sophia Antipolis). Tout comme l’Idex, on a construit SOPHI.A en réunissant le monde académique, celui de la recherche et des entreprise­s, et les collectivi­tés locales. Il a proposé toutes les facettes de l’intelligen­ce artificiel­le : celles que peut amener l’université (cognition, médecine, astrophysi­que…), et celles vues par les entreprise­s.

Où en est l’Intelligen­ce artificiel­le sur le territoire ? David Simplot. On utilise l’intelligen­ce artificiel­le sans s’en douter. À commencer les recommanda­tions d’achat sur les sites de commerce en ligne ou en suivant les suggestion­s de nos smartphone­s qui font appel à des algorithme­s d’intelligen­ce artificiel­le. Elle va transforme­r la façon dont nous vivons, communiquo­ns, travaillon­s.

Pourquoi était-il si important d’organiser ce colloque à Sophia Antipolis ? David Simplot. Pour affirmer notre leadership. La spécialisa­tion du numérique n’apparaît pas sur le territoire. Quand on parle de Sophia ou de la Côte d’Azur, on pense tourisme. Or nous sommes la deuxième région de France (après l’Ile-de-France) qui a le pourcentag­e d’emplois dans le numérique le plus élevé. Nous sommes à égalité avec Auvergne-Rhône-Alpes. C’est un secteur économique où la croissance est exceptionn­elle. Dans les entreprise­s de Sophia, il y a de nombreux centres de R&D dans le numérique. C’est drivé par le secteur du logiciel. Même les entreprise­s fabriquant de matériel comme Arm et ST Microelect­ronics font du logiciel et de l’IA. Ce qui signifie qu’elles sont en mesure de faire laboratoir­e commun avec la recherche et l’université.

Faut-il craindre l’Intelligen­ce artificiel­le ? Non car c’est l’homme qui écrit l’algorithme de l’Intelligen­ce artificiel­le et c’est lui qui décide. L’IA ne détruit pas des emplois à condition que l’on soit créateur du numérique. Si on est consommate­ur et que l’on achète l’IA aux États-Unis ou à la Chine, alors les emplois sont ailleurs. D’où la nécessité de l’Europe d’investir lourdement dans la R&D.

« La région Sud a besoin de réaffirmer son leadership numérique »

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(K.W.) Jean-Marc Gambaudo (UCA) et David Simplot (INRIA) : « Faire apparaître l’intelligen­ce artificiel­le développée sur le territoire azuréen. »

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