Château Saint-Roux, ferme, auberge et domaine viticole Essor
Situé dans la plaine des Maures, propriété du groupe des domaines de Berne, Le Château Saint-Roux a fait peau neuve pour accueillir un public plutôt familial et local. Un concept innovant
C’est une véritable oasis, située en plein coeur de la plaine des Maures, qui a ouvert ses portes en juin dernier. Le Château Saint-Roux, une ferme du XVe siècle, laissée à l’abandon et tombée en ruines, a fait peau neuve après plus de deux ans de travaux entrepris grâce à la volonté de Mark Dixon, un milliardaire anglais qui a racheté le domaine en 2015 et investi plusieurs dizaines de millions d’euros pour le rénover.
Quatre châteaux avec une identité propre
Ce self-made-man, passionné de vin et tombé amoureux de l’arrière-pays varois, a acheté quatre domaines à commencer par Le Château de Berne à Lorgues en 2007, puis, en 2015, les châteaux Saint-Roux, Les Bertrands et Les Launes (rebaptisé Ultimate Provence), tous trois situés dans la plaine des Maures entre Le Cannet-des-Maures et La Garde-Freinet. Comme pour le Château de Berne (un domaine viticole reconnu allié à un hôtel Relais & Château et un restaurant étoilé au Michelin), l’homme d’affaires a l’ambition de positionner chacun de ses châteaux « comme à la fois unique et sans équivalent», explique son directeur général Sébastien Latz. Le fil rouge étant le vin, la gastronomie et l’art de vivre provençal, présentés de manière différente selon les lieux, avec une identité propre. Le luxe à Berne ; la modernité, l’activité culturelle et artistique contemporaine pour Ultimate Provence (qui ouvrira en 2019) ; et l’authenticité à Saint-Roux. « Chaque entité respire l’esprit des lieux », confie Sébastien Latz. Tous orientés vers le développement durable et la conversion des vignobles en bio, mais tournés vers des clientèles différentes : luxueuse à Berne, plus contemporaine et jeune pour Ultimate Provence ou familiale et locale à Saint-Roux. Le milliardaire s’est inspiré des domaines d’Afrique du Sud et d’Australie où les activités proposées invitent les visiteurs à s’y poser.
Exploitation agricole, boutique et restaurant
À Château Saint-Roux (ainsi nommé pour sa terre rouge), sur les 120 hectares, une quarantaine est en vignes (des plans qui ont été arrachés pour être replantés) et attend sa certification en bio courant mars 2019. Des cépages de grenache, de cinsault, de mourvèdre mais aussi de nielluccio corse à l’essai. Le domaine possède aussi un beau potager de 4 000 m², des ruches, des arbres fruitiers, des oliviers, des amandiers et bientôt une serre anglaise pour développer du maraîchage. Une cinquantaine de chèvres produit environ 200 fromages par jour. L’exploitation agricole, ouverte au public et aux familles pour des visites de caves et des sentiers pédagogiques, des dégustations et de futurs ateliers de fabrication des fromages, abrite une boutique de produits du terroir qui propose fromages, fruits et légumes du domaine, ainsi que les produits d’une dizaine de producteurs locaux (huile d’olive, tapenades, salaisons…). On peut s’y restaurer tous les midis et soirs, y dormir même. La ferme-auberge met à disposition une dizaine d’appartements de 40 à 100 m2. L’idée étant de s’y poser pour quelques heures ou plusieurs jours, de s’y sentir bien, tout en savourant de bons produits, dans ses lieux restaurés de manière authentique. Les fontaines, les calades, les placettes et les différents bâtiments, jusqu’à la décoration faite de matériaux recyclés, en bois, d’objets chinés d’époque, créent, avec la ferme des animaux, une ambiance reposante et conviviale, où le temps semble d’être arrêté.
Une équipe de « couteaux suisses»
« C’est un bébé qu’on a porté à bout de bras. On a créé tout le potager, disposé les ruches en avril. On travaille aussi avec les fleurs. On fera bientôt le pain à l’ancienne. On a une tour à chèvres, la seule en France comme en Afrique du Sud. On proposera bientôt des ateliers de fromagerie pour faire comprendre le processus de fabrication de A à Z avec des stages de trois à quatre jours. On accueillera par la suite des vaches, des cochons et des ânes,
explique Bénédicte Cochard, responsable du domaine depuis décembre 2016. Les gens croient très fort en ce domaine. C’est une petite équipe, âgée de 30 à 40 ans, des gens polyvalents, très couteaux suisses. C’est comme une famille. La cuisine est simple, raffinée, avec de bons produits. Pour être une fermeauberge, il faut que 51 % du chiffre d’affaires HT provienne de l’exploitation. Notre objectif est d’atteindre les 80 % d’ici cinq ans. » Une ambition et un concept qui ont tous les atouts pour séduire et réussir.