Vers la «robolution»?
Véritable levier de croissance, les machines intelligentes investissent de plus en plus les entreprises et les industries. Mais peut-on parler de révolution robotique ?
Des robots humanoïdes qui vous accueillent et vous servent au restaurant, une intelligence artificielle qui vous guide à travers une exposition, un bras mécanisé qui assiste un chirurgien lors d’une opération à coeur ouvert ou encore un drone autonome qui recueillent des données sur les cétacés en Méditerranée… Les domaines d’application de la robotique ne connaissent pas de limites et représentent autant d’opportunités en matière de prouesses technologiques et de réduction des coûts liés au facteur travail. Pourtant, une question revient systématiquement au coeur des préoccupations des entreprises et des salariés : les robots vont-ils nous remplacer au travail ?
Une transition déjà amorcée
Non, au contraire ! En tout cas à en croire l’étude du cabinet PwC, parue en février, qui a mesuré l’impact de la robotisation et de l’intelligence au Royaume-Uni sur les 20 prochaines années. Conclusion : la robotisation devrait créer plus d’emploi qu’elle n’en supprimerait. Avec 7 millions d’emplois détruits par les robots contre 7,2 millions créés sur la même période, ces nouvelles technologies contribueraient ainsi à la création de 200 000 emplois ainsi qu’à une augmentation du PIB britannique de plus de 10 % d’ici 2 030.
La crainte des robots auto formés
Retrouvez l’étude du cabinet PwC «Intelligence artificielle, robotique et automatisation : quels impacts sur les métiers ?» sur : Mais ce qui suscite autant les craintes des salariés que les interrogations des chercheurs, c’est bien l’impact potentiel des robots auto formés. Autrement dit des machines capables d’améliorer leurs performances en toute autonomie. Par exemple, le fabricant de processeurs graphiques Nvidia annonçait en mai avoir mis au point un système d’apprentissage capable d’enseigner à un robot comment reproduire par imitation une tâche en observant simplement un humain. La robotisation du travail signifierait-elle mécaniquement destruction d’emploi ? L’équation effraie mais elle est loin d’être prouvée. Seule certitude, la crainte de voir son travail automatisé est bien réelle. Selon le sondage publié par l’institut OpinionWay en janvier, 36 % des salariés français craignent d’être remplacés par un robot dans les quinze années à venir.