Les enseignants dans la rue contre le manque de postes
Enseignants et personnels administratifs, soutenus par les retraités, étaient, hier, dans la rue, pour combattre «les réformes qui entraînent suppressions de postes et dégradations de travail»
Plus de trois cents enseignants, personnels administratifs du public et du privé, soutenus par les retraités, à l’appel des organisations syndicales sont descendus dans la rue, hier matin, pour s’élever contre le manque de moyens criant qui ne « permet plus à l’Éducation nationale de remplir correctement sa mission ». Des conditions de travail dégradées, accentuées par un budget 2019 qui n’est pas à la hauteur des ambitions pour accompagner des élèves de la maternelle à l’université avec les moyens nécessaires.
Demande de retrait du projet
« Nous combattrons toute réforme qui créera des suppressions de postes (...). Avec 2 650 postes d’enseignants et 400 personnels administratifs en moins, c’est une nouvelle dégradation des conditions d’études des élèves et de travail des personnels », a tancé Maryvonne Guigonnet, secrétaire départementale de la FSU, répondant avec l’Unsa Éducation et Sgen-CFDT à l’appel unitaire. Sans se joindre à ce dernier, les militants de Force ouvrière, CGT Éduc’action et Sud Éducation ont battu, aussi, le pavé avec un message clair à destination du ministre Blanquer : le retrait pur et simple de son projet de loi sur « l’école de la confiance », les opposants éprouvant une totale défiance, notamment sur la réforme du lycée et de la voie professionnelle.
Non à la fusion des académies
Tous, pointant des situations salariales dégradées, réfutent la « fusion à marche forcée des académies de Nice et d’Aix-Marseille ». Dans le premier degré, où le mouvement de grève a été très suivi – « plus de 40 % d’enseignants grévistes dans les écoles du Var », selon Cédric Turco, secrétaire départemental adjoint du SNUipp –, le malaise est aussi palpable. « Il manque toujours 250 postes d’enseignants dans le Var pour répondre aux besoins et aux enjeux de l’école, et notamment en réseau d’éducation prioritaire », s’élève ce représentant. Le tableau de la rentrée 2019 se noircit par manque « de postes de remplaçants et d’enseignants spécialisés ».« Devant la charge de nos missions dégradées, la désillusion du métier gagne aussi les jeunes », témoignait cette enseignante à La Môle. Pour les syndicats, la revalorisation salariale des agents du public, promise par le gouvernement, n’est toujours pas au rendezvous. Pas plus que dans le privé, comme le regrette la CFTC.