Var-Matin (Grand Toulon)

Le projet de cinéma enterré ? La ville dément

Le jugement rendu par la cour administra­tive d’appel de Marseille ne porte pas préjudice au lancement du projet de reconversi­on de l’Atelier mécanique, assure la municipali­té

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C’est une décision sur la forme, qui n’entache pas le fond du dossier ». Marc Vuillemot l’affirme : le récent jugement rendu par la cour administra­tive de Marseille ne remet pas en cause l’avancement du projet d’aménagemen­t d’un complexe cinématogr­aphique dans l’ancien Atelier mécanique. Et ce, contrairem­ent à ce qu’annoncent, depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, des élus d’opposition. « Pour la mise en oeuvre de ce projet, rappelle le maire, il y a eu trois délibérati­ons du conseil municipal. La première, votée en 2012, validait l’appel à projets que nous avions lancé. La deuxième, votée en 2013, validait la discussion avec l’un des candidats (le tandem CGR/Immochan). Enfin, la troisième, votée en 2016, validait la promesse de bail avec cet opérateur. Si la deuxième délibérati­on a été annulée par le tribunal, la troisième n’a pas été attaquée (et ne le sera pas puisqu’un recours éventuel devait être déposé dans les trois mois suivant le vote) ; et c’est bien sur celle-ci que repose le projet ».

Une délibérati­on annulée

Pour mémoire, l’un des candidats qui avait répondu à l’appel à projets (le groupement Hôtel All Suite Resort, Kinépolis et Altissimo) avant d’en être écarté, avait saisi le tribunal administra­tif de Toulon car il estimait que son dossier n’avait pas été examiné dans les formes prescrites. Le jugement, rendu en mars 2017, relevait en effet un souci dans la procédure d’appel à projets, annulait la délibérati­on de 2013, et condamnait la ville à verser 4 000 € au candidat écarté.

Un autre dossier, voisin de celui de l’Atelier mécanique, faisait également l’objet d’un contentieu­x juridique, lequel vient d’être tranché par le tribunal administra­tif, en faveur de la municipali­té. « Dans cette affaire, résume Marc Vuillemot, on a tout gagné. Les trois recours déposés contre la ville ont été rejetés ». Pour mémoire, la municipali­té avait retenu, en juillet , la société Sifa pour construire et exploiter le projet de nouveau port de plaisance, sous la forme d’une délégation de service public. Mais après deux ans d’inertie, la majorité municipale avait décidé de radier ce délégatair­e pour « faute » car il n’avait pas entamé les travaux malgré plusieurs injonction­s et mises en demeure. S’estimant lésée, la société Sifa avait alors porté l’affaire La ville décidait alors de faire appel. Motif : « Nous estimons ne pas avoir commis de faute et nous voulions justifier le travail des fonctionna­ires impliqués sur ce dossier, car ce travail était remis en cause par ce jugement et par le candidat écarté ». Plus d’un an après, la cour administra­tive d’appel de Marseille vient donc d’examiner à son tour le dossier. Comme le tribunal de Toulon, elle relève un « vice de procédure »,

devant la justice, réclamant plusieurs dizaines de millions d’euros au titre du préjudice subi. « Le tribunal, indique la municipali­té, a validé la résiliatio­n du contrat pour faute du délégatair­e et rejeté, en conséquenc­e, la demande d’annulation ainsi que l’ensemble des demandes indemnitai­res. De la même manière, le tribunal a rejeté les deux autres recours déposés par Sifa (un recours en interpréta­tion d’une clause de contrat et un recours contre le

titre de recette émis par la commune pour les pénalités de retard) ». Quand bien même la « faute » reconnue du délégatair­e a obéré les chances de voir se construire le nouveau port de plaisance, la ville peut au moins se targuer de n’avoir pas commis d’erreur dans la procédure. « mais à aucun moment la Cour de Marseille ne remet en cause le choix du candidat retenu, à savoir l’opérateur CGR », indique la ville.

Juste une « erreur d’appréciati­on »

Référente du dossier en mairie, Patricia Maffiolo précise que la ville a commis une seule « erreur » (et non « faute »), dans la procédure : « Nous aurions dû expliciter les raisons pour lesquelles le candidat avait été écarté. A savoir qu’il n’avait pas de plan de financemen­t, qu’il liait son projet à la faisabilit­é du nouveau port de plaisance, et qu’il n’avait ni projet architectu­ral ni plan de dépollutio­n du site. Mais cette erreur, tout comme le nouveau jugement, ne remet absolument pas en cause le fond du projet ». A cet égard, Marc Vuillemot observe l’utilisatio­n politique qui est faite du sujet : « L’une des conseillèr­es municipale­s d’opposition, qui affirme que ce jugement fait tomber à l’eau le projet, a pourtant voté la délibérati­on de 2016 ! Et d’autres élus, qui en profitent pour dire que nous sommes incapables de mener à bien un dossier,

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