Var-Matin (Grand Toulon)

Agression de militaires hyérois à Nice: Coulibaly vers les assises

- SO. B.

Le parquet de Paris a requis le 26 octobre que Moussa Coulibaly soit jugé devant la cour d’assises pour « associatio­n de malfaiteur­s terroriste » et « tentatives d’assassinat­s terroriste­s ». Il revient désormais aux juges d’instructio­n du pôle antiterror­iste de Paris d’ordonner ou non le renvoi aux assises de cet homme originaire de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Moussa Coulibaly, alors âgé de 30 ans, avait été arrêté le 3 février 2015 après avoir blessé place Masséna à Nice deux militaires avec un long couteau, tandis qu’un troisième était parvenu à le maîtriser. Les trois militaires de la force Sentinelle, appartenan­t au 54e Régiment d’artillerie de Hyères dans le Var, veillaient sur le consistoir­e israélite et les locaux de radio voisins. En garde à vue, Moussa Coulibaly avait exprimé sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs. Cette agression était survenue un peu plus de trois semaines après les attaques de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher perpétrées en janvier 2015. Elles ont marqué le début d’une vague d’attentats islamistes sans précédent qui ont tué 246 personnes en France, commandité­s par le groupe État islamique ou inspirés par ses appels à viser notamment policiers ou soldats.

Refoulé de Turquie fin janvier

Jusqu’à son passage à l’acte, Moussa Coulibaly – qui n’a pas de lien de parenté avec Amédy Coulibaly, auteur des attentats de Montrouge et de l’Hyper Cacher – était surtout connu pour des faits de droit commun, tous commis à Mulhouse entre avril 2006 et novembre 2009 : vol à l’étalage, violences, usage de stupéfiant­s, outrage à personnes dépositair­es de la force publique. Mais peu avant les attaques, il avait été repéré par les services de police après un signalemen­t car il faisait du « prosélytis­me agressif » dans une salle de sport de Mantes-laJolie, dont il avait été expulsé. Il était déjà venu à Nice les 25 et 26 janvier 2015, puis était parti pour la Corse où il s’était fait repérer par la police aux frontières en cherchant à acheter un aller simple au départ de Nice pour la Turquie, porte d’entrée de la route du djihad en Syrie. Alertée, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait demandé aux autorités turques de le refouler, ce qu’elles avaient fait le 29 janvier. À son retour en France, il avait été entendu par la DGSI puis placé sous surveillan­ce policière. C’est un important trafic d’armes que les enquêteurs de la police judiciaire ont démantelé, entre le Var et Marseille. Mercredi dernier, à la mijournée, une impression­nante descente de police a surpris tout un quartier de La Seyne, vers le rondpoint de la Barque, près de Mar Vivo. Cagoulés et lourdement équipés, les policiers de la brigade de répression du banditisme (BRB) et de la brigade de recherche et d’interventi­on (BRI) ont interpellé trois hommes qu’une source proche de l’enquête qualifie de « trafiquant­s d’armes ».

Panoplie d’armes àfeu

Il s’agit de deux Marseillai­s et d’un Varois, dont on ne connaît pas encore le profil. Ni le type de réseaux qu’ils pouvaient alimenter. Une panoplie d’armes à feu a été saisie, « treize armes de poing, un pistoletmi­trailleur et une arme longue ». Les suspects ont été présentés à un juge d’instructio­n en fin de semaine dernière. L’enquête judiciaire est ouverte, entre autre, pour acquisitio­n, détention, transport, d’armes de catégorie A et B, et associatio­n de malfaiteur­s. Deux suspects ont été écroués, le troisième laissé libre. La veille, les policiers marseillai­s mettaient la main sur une soixantain­e d’armes, essentiell­ement des fusils à pompe et des fusils de chasse. Les deux trafics sont distincts. Selon La Provence, cette première affaire a abouti à l’interpella­tion de  suspects, dans plusieurs quartiers de Marseille, ainsi qu’à Aubagne.

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