Six à neuf mois de fermeture pour le Leclerc de St-Jean
Contraint et forcé par des raisons de sécurité après les fortes pluies, le magasin de St-Jean-duVar a baissé le rideau il y a trois semaines. Sa direction s’organise pour affronter la situation
Devant le 384 de l’avenue François-Cuzin, à Toulon, les passants continuent de s’arrêter, étonnés. Ils lisent avec attention la note installée il y a plus de trois semaines sur la devanture du centre Leclerc de SaintJean-du-Var. « Fermeture exceptionnelle de votre magasin pour cause de travaux. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. » Le 7 novembre, la grande surface a dû fermer ses portes, après que la Ville de Toulon a pris un arrêté de péril. Le toit de l’établissement, par ailleurs aménagé en espace vert pour la résidence Le Square, présentait en effet de nombreuses infiltrations, suite aux fortes pluies, celles-ci affectant la qualité des infrastructures. Près d’un mois plus tard, Julien Dominici, directeur du centre Leclerc, revient sur les conséquences de cette indispensable mesure de précaution, qui pourraient tout de même se révéler graves.
Trois, six, neuf mois de fermeture
Les délais s’allongent. Au moment de la fermeture, la direction espérait voir les travaux réalisés dans les trois mois suivants et rouvrir dans la foulée. Sauf que le centre Leclerc de SaintJean-du-Var fait partie de la copropriété de la résidence Le Square. « Il y a des temps légaux, explique Julien Dominici, du fait de la copropriété : il faut que les travaux soient validés, les appels de fonds lancés… » Résultat, on ne parle plus de trois mois de fermeture, mais de six, voire – c’est ce que craint le directeur du magasin – de neuf mois. « Nous ne sommes ni maître d’oeuvre, ni maître d’ouvrage : nous ne faisons que subir. »
Des salariés indemnisés, mais…
L’annonce avait été faite aux quatre-vingt-dix salariés dès la fermeture du magasin et leur mise au chômage technique : le centre Leclerc les indemniserait à 100 % de leur salaire pendant les trois mois de fermeture, complétant ainsi les 70 % prévus par la loi et versés par l’État. Mais qu’en sera-t-il une fois les trois mois dépassés ? « Il est trop tôt pour le dire», précise Julien Dominici, avant de reconnaître que la question de cette indemnisation se posera si la pérennité de l’entreprise est mise en jeu. L’entreprise, en l’occurrence, c’est la SAS Toulon Dis. La société de Bruno Lopez, propriétaire adhérent de Leclerc, qui compte aussi la cinquantaine d’employés du Leclerc Drive de La Valette. Autrement dit, si l’entreprise venait à mettre la clé sous la porte, cent quarante salariés se retrouveraient sur le carreau.
Le chiffre d’affaires divisé par deux
Vingt-quatre millions d’euros. C’est le chiffre d’affaires annuel du Leclerc de Saint-Jean-du-Var. Avec une fermeture d’au moins six mois, le calcul est vite fait : ce chiffre d’affaires se trouverait divisé, au moins, par deux. De quoi mettre en difficulté la santé de la structure. « On ne peut qu’être inquiet », admet le directeur de la grande surface, qui évoque « une perte d’activité chiffrée en millions d’euros ». Quant à la perte des stocks, on parle aussi de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Du stock… pour la Banque alimentaire
La gestion des stocks est justement l’une des principales difficultés de cette situation (lire aussi ci-dessous). D’autant plus que, jusqu’à ce milieu de semaine, il était interdit au personnel de pénétrer dans le magasin. « Nous avons d’abord géré tout ce qui était en réserve », précise Julien Dominici. Les produits référencés au Leclerc Drive de La Valette y ont été transférés ; les palettes d’articles pas encore déballées ont été retournées à Lecasud, la centrale d’achat des Leclerc de la région. Tout le reste est allé – et va aller, maintenant que les employés peuvent s’attaquer aux rayons – à la Banque alimentaire, avec qui le magasin toulonnais a l’habitude de travailler. Au moins une bonne nouvelle.