Le livre du jour L’écologie, par-delà la morale
A ans, l’eurodéputé a été condamné pour avoir fait le lien entre « pédophilie » et homosexualité, affirmé que « les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe : s’il n’y en a pas assez c’est un peu fade, s’il y en a trop c’est imbuvable », et critiqué l’intervention du compagnon du policier assassiné, lors de ses obsèques. L’ancien tribun de l’extrême droite et co-fondateur du Front national a été condamné à deux peines de jours-amende à euros, soit euros d’amende pouvant se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement, ainsi qu’à payer plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts. Le livre est sorti voilà plusieurs semaines déjà. Mais l’actualité vient lui donner une résonance toute particulière. Ecrivain et président de Respire, association nationale pour l’amélioration de la qualité de l’air, Olivier Blond s’efforce de promouvoir une « écologie joyeuse, fondée sur la justice et l’innovation ». Un vade-mecum de circonstance qui pourrait servir de livre de chevet à Emmanuel Macron. Même si, disons-le d’entrée, il ne contient évidemment aucune solution miracle. L’enjeu est connu : « Remettre l’être humain au coeur des problématiques environnementales », comme l’écrit Yann Arthus-Bertrand en préface. Olivier Blond part du constat que la pollution de l’air, troisième cause de mortalité après le tabac et l’alcool, tue personnes chaque année en France. Pour mesurer aussitôt que la lutte contre la pollution automobile expose au procès en écologie punitive. Anne Hidalgo en sait quelque chose. Pour réconcilier avec une écologie qui tende, « par- delà la morale, à aider les gens plutôt qu’à faire leur bien malgré eux », l’auteur tourne autour de solutions connues et ciblées : mieux identifier les foyers qu’il faut vraiment aider à changer de voiture, remédier à la déshérence des trains de banlieue et investir dans les transports collectifs, encourager les mobilités alternatives (marche, vélo, trottinette, covoiturage), en mettant l’accent sur les voitures partagées. « Chaque véhicule Autolib’, à Paris, remplace trois voitures particulières et libère deux places de parking. » Pour évacuer enfin le ressenti d’une fiscalité écologique punitive, il propose de lui substituer le principe du pollueur-payeur et de taxer tout autant les autres sources de pollution que la voiture. « Pour changer le monde, dit-il, il ne suffit pas d’être de bonne volonté, il s’agit à présent d’être malin. » Avis à l’Elysée… THIERRY PRUDHON Pour en finir avec l’écologie punitive, Editions Grasset, 180 pages, 17 euros.