Var-Matin (Grand Toulon)

Le colosse venu du Pacifique

Arrivé de Glasgow en renfort fin octobre, le deuxième-ligne Brian Alainu’uese, né en NouvelleZé­lande, est déjà un habitué du quinze de départ Rouge et Noir. Des débuts prometteur­s

- Textes : Alexandre REYNAUD Photos : Hélène DOS SANTOS et AFP

Le visage caché par une barbe épaisse, des cheveux blancs éparpillés dans sa tignasse malgré ses vingt-quatre printemps, des patounes surdimensi­onnées, un gabarit impression­nant (plus de deux mètres pour 130 kilos bien trempés), Brian Alainu’uese est horsnorme. Et pourtant. Sa voix rauque laisse transparaî­tre une gentilless­e enfantine. L’exinternat­ional samoan des moins de vingt ans, né en Nouvelle-Zélande, a posé ses valises sur la rade au mois d’octobre dernier et se sent déjà comme chez lui. «Ici c’est magnifique, les gens disent qu’il fait froid mais cela n’a rien à voir avec ce que j’ai connu en Écosse », lâche-t-il le sourire aux lèvres. Avant de poursuivre : « Je me suis installé avec ma copine et mon chat (rires). Je suis ami avec Liam (Messam), avec qui j’ai joué aux Chiefs et à Waikato. Je suis allé à l’école avec ‘‘Mala’’ (Fekitoa). Ah oui ! Et je jouais en ligne à la Playstatio­n avec Jonah (Placid) sans le connaître, mais nous nous sommes retrouvés à mon arrivée à Toulon », raconte-t-il en rigolant. En provenance des Glasgow Warriors suite à l’hécatombe dans le pack varois (Ollivon, Gorgodze, Potgieter), le deuxième-ligne n’avait plus été aligné depuis le 30 décembre dernier, lors du derby face à Édimbourg. « J’étais trop souvent blessé, là-bas. Un genou, puis mon dos... Les terrains sont très durs. Ce n’est pas bon pour les gros gabarits. J’ai pris une bonne décision de venir jouer ici à Toulon. Cela me faisait tirer un trait sur mes blessures avec un nouvel environnem­ent... et des meilleurs terrains ! Le championna­t est plus physique, peut-être pas aussi rapide, mais cela me convient mieux. Jouer me manquait. Je m’épanouis. » Solide ballon en main, appliqué en touche, présent au plaquage, mais un peu trop engagé par moments, Brian Alainu’uese prend ses marques à pas de géant, dans un championna­t qu’il affectionn­e déjà. « J’ai toujours voulu venir jouer en France, admet l’intéressé. Toulon fait partie de l’histoire du rugby. L’équipe est forte. Le championna­t est stimulant, que ce soit dans la dimension physique, ou dans le jeu. J’aime comment on joue ici, les fans, cet ensemble. Je n’avais jamais connu un public

Pour un club comme ça, je peux jouer même blessé”

pareil auparavant. Pour un club comme ça, je peux jouer même blessé. » Si les titularisa­tions sont déjà là, avec trois feuilles de match contre La Rochelle, Perpignan et Bordeaux-Bègles, l’ancien joueur des Chiefs en Super Rugby reste lucide sur son état de forme actuel et sur les pistes à travailler dans les semaines à venir : « Je me sens de mieux en mieux, mais je dois encore travailler sur ma condition physique. Je veux être plus affûté pour aider davantage les gars. »

« Nous méritons de gagner »

Depuis son arrivée, il semble que le Kiwi de naissance ait convaincu le staff toulonnais. « Le coach m’accorde beaucoup de confiance, se réjouit Alainu’uese. Il m’a expliqué beaucoup de choses pour que je m’adapte plus facilement. Les joueurs m’ont aussi beaucoup aidé. » Et parmi les joueurs, il semble que son associatio­n avec Romain

Taofifenua fonctionne, puisqu’en trois rencontres, ils ont été reconduits par trois fois. Et entre les coéquipier­s, le courant semble bien passer. « Romain est un bon gars. Il est très costaud. Nous avons un style de jeu similaire. On s’entend bien et j’espère que cela va s’améliorer, comme ça nous jouerons encore mieux ensemble. » Bien qu’il comptabili­se une poignée de sélections en équipe de jeunes avec les Samoa, d’où est originaire sa famille, son objectif principal reste de jouer en club et de gagner à nouveau. L’équipe nationale n’est pas à l’ordre du jour. De quoi se réjouir avant de recevoir Grenoble, samedi soir à Mayol. « Mon objectif, c’est de revenir au top de ma forme, et bien jouer avec le club, parce que nous méritons de gagner. J’aime jouer ici. Tout d’abord parce que cela me manquait. Cela me rend heureux. J’espère que nous allons recommence­r à gagner. »

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