Var-Matin (Grand Toulon)

Vive le vent d’Ibères!

Demi-centre du SRVHB et des «Hispanos», Daniel Sarmiento accueille ce soir deux de ses partenaire­s en sélection espagnole, à l’occasion d’un choc de Starligue à l’accent catalan

- Textes : Laurent SEGUIN lseguin@nicematin.fr Photos : Philippe ARNASSAN et HBC

Il fut une époque qui imposait aux plus ambitieux des handballeu­rs français de franchir une montagne pour espérer atteindre certains sommets. Un temps qui leur commandait d’escalader les Pyrénées pour songer aux vertiges de la plus prestigieu­se des compétitio­ns européenne­s. Cette ligue des champions si longtemps confisquée par les cadors d’une Liga dans laquelle Jackson Richardson, Jérôme Fernandez ou encore Didier Dinart et même Niko Karabatic ont donc un jour décidé de poursuivre leur ascension. Oui, mais voilà, ça, c’était avant. Avant que l’Espagne ne glisse sur les pentes de la crise, avant que l’auberge espagnole ne referme ses portes et avant que le plus convoité des trophées européens ne se balade moins souvent de l’autre côté des Pyrénées. Avant aussi qu’il ne se décide même à carrément basculer sur l’autre versant pyrénéen pour atterrir à Montpellie­r, après quinze ans d’attente, et surtout à l’issue d’une finale franco-française. Une première dans l’histoire de la Ligue des champions et sans doute aussi le signe que cette Starligue qui nous amène aujourd’hui est peutêtre devenue, sinon le plus prestigieu­x, du moins le plus relevé des championna­ts européens.

« Le meilleur championna­t du monde »

« Si cette année trois des quatre équipes du Final Four de la Ligue des champions étaient françaises, ça veut dire quelque chose, observe le demi-centre espagnol du SRVHB, Dani Sarmiento, en revenant sur la présence du PSG, de Nantes et donc du vainqueur, Montpellie­r, dans le dernier carré de la plus relevée des compétitio­ns européenne­s. Aujourd’hui, le championna­t français est peut-être le meilleur du monde et en Espagne, on dit désormais qu’on doit le prendre en exemple », poursuit celui qui a remporté deux Ligues des champions avec Barcelone. Un club où il a côtoyé un certain David Balaguer, aujourd’hui à Nantes et dont le regard sur notre championna­t ne diffère pas vraiment de celui de son compatriot­e et surtout « ami » raphaëlois. « Ici, n’importe quelle équipe peut perdre et ce n’est pas le cas en Allemagne, où il y a seulement trois ou quatre clubs dominants, analyse le finaliste malheureux de la dernière Ligue des champions. Le championna­t de France n’a d’ailleurs sans doute jamais été aussi relevé », pointe l’ailier droit d’un H au fort accent espagnol.

« Des manieurs de ballons »

Un accent pris depuis 2010 et l’arrivée de l’ailier gauche, Valero Rivera sur les rives de la Loire. Devenu, au fil de ses six premières années nantaises (2010-2016), le meilleur ambassadeu­r du H en Espagne, Rivera n’est sans doute pas étranger à la présence cette saison de trois internatio­naux espagnols en Loire-Atlantique. « J’ai parlé de Nantes en bien à mes équipiers en sélection, explique celui qui est cette saison de retour au H après un bref passage à Barcelone (2016-2018). Et apparemmen­t, ils m’ont écouté puisqu’aujourd’hui nous sommes trois (Balaguer, Gurbindo, actuelleme­nt blessé, et lui). Mais il faut dire aussi que, de son côté, Thierry (Anti, l’entraîneur nantais) a sans doute été convaincu par notre façon de travailler ». Oui, si les Espagnols sont si nombreux en Starligue, à Nantes comme un peu partout d’ailleurs (15 Espagnols jouent cette saison en première division dont 4 à Toulouse, 3 à Nantes et encore 2 à Chambéry, Aix et Paris), ce n’est pas un simple effet de mode. C’est surtout parce qu’ils offrent une vraie différence. « Tactiqueme­nt, on a apporté quelque chose, juge Sarmiento. En France, le style de jeu est plus physique, de notre côté nous avons un sens plus tactique », poursuit le demi-centre du SRVHB. «Nous ne sommes pas très physiques, confirme Rivera. Nous sommes plutôt des manieurs de ballons. En Croatie (aux championna­ts d’Europe 2018), nous n’étions pas les plus forts et pas les plus rapides non plus, mais on a mieux joué ». Mieux joué, pour finalement remporter l’Euro 2018 avec un groupe de seize joueurs parmi lesquels huit évoluent aujourd’hui en France. Alors si les Pyrénées sont toujours là, disons juste qu’il faut aujourd’hui les traverser dans l’autre sens pour s’élever un peu, connaître certains vertiges et finalement tutoyer des sommets comme celui de ce soir.

On n’a que de bons mots pour parler de ce championna­t à nos équipiers en sélection d’Espagne. ” David Balaguer, ailier droit du HBC Nantes et internatio­nal espagnol

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