Le savoir-faire du Pays grassois entre à l’Unesco
L’inscription à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité a été retenue hier. Une grande victoire pour tous ceux qui, depuis dix ans, ont porté le dossier de la ville azuréenne
Il était 14 h 30, heure française, hier, quand le verdict est tombé : les savoir-faire liés au parfum en pays de Grasse (AlpesMaritimes) sont désormais inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité (PCI). Ainsi en a décidé le comité intergouvernemental de l’Unesco, réuni à Port-Louis (Île Maurice) pour examiner la cinquantaine de dossiers de candidatures. La récompense ultime pour la cité des Parfums – et, au passage, pour la France, qui inscrit un 17e élément au PCI. Présents sur place, Jean-Pierre Leleux, sénateur des Alpes-Maritimes et ancien maire de Grasse, et Nadia Bédar, directrice du projet de candidature (1), forcement aux anges, ont eu l’insigne honneur d’apprendre la nouvelle en live, avant que celle-ci ne se répande comme une traînée de poudre. D’ailleurs, comment pouvait-il en être autrement ? Dix ans, déjà, que la candidature grassoise a mûri dans l’esprit du binôme. Une rencontre, en 2008, qui sera l’acte fondateur d’un long combat (lire ci-dessus). En 2013, l’association Patrimoine vivant du pays de Grasse, présidée par Jean-Pierre Leleux, voit le jour; s’en suit, le 31 mars 2015, le dépôt du dossier auprès de l’Unesco. Ne restait plus, alors, qu’à patienter...
Des générations entières honorées
Une attente sereine, autant que faire se peut, tant le dossier avait été blindé. Portée par près de 800 adhérents, l’association a effectivement pu compter sur le soutien de personnalités telles que le philosophe Pierre Rabhi et le journaliste Patrick de Carolis, en leur qualité de présidents d’honneur. Reconnaissance pour Grasse, cette inscription à l’Unesco l’est, plus encore, pour les acteurs du monde du parfum. Une industrie qui, dans le pays grassois, fait vivre près de 3 600 personnes, parfumeurs, cultivateurs et autres chercheurs... Cette récompense, elle appartient à chacun d’eux, des familles Mul et Biancalana, en passant par les Roux et les Lafleur. Après tout, c’est bien toute la filière qui est mise en lumière, de la culture des plantes, à la connaissance des matières premières et l’art de la composition. Comment, dès lors, ne pas avoir une pensée pour les anciens, les pionniers. Ceux qui ont planté, dès le XVIIe siècle, les graines d’une incroyable success story. Des siècles plus tard, 9 000 km plus loin, cette inscription est, aussi, la leur...