A se taper le cul par terre
Sérieux, comme disent les gamins ? Nos députés n’ont-ils pas de chats plus consistants à fouetter ? Alors que l’agenda parlementaire est surchargé, les voilà à discuter d’une proposition de loi, initiée par le Modem et soutenue par le gouvernement, visant à interdire la fessée et autres tapes et gifles. Pour manquer encore d’éoliennes, la France n’en est pas moins championne du monde du brassage de vent. La démarche répond à une réprimande de l’Europe qui date de . A l’époque, la secrétaire d’Etat à la Famille, Laurence Rossignol, avait à juste raison estimé que «ce n’est pas par la loi que l’on fait évoluer la société ». D’autant que l’interdiction a uniquement une visée pédagogique, les parents maltraitants étant déjà passibles de sanctions pénales. Ce débat intervient à contretemps. Cela fait belle lurette que nous avons changé d’époque. Pour quelques parents violents que rien, et surtout pas une loi moralisatrice, ne pourra pacifier, combien d’autres qui sont menés par le bout du nez par leurs enfants ? Trop soucieux de leur plaire, loin de songer à les frapper, ils ne cherchent qu’à leur faire plaisir, encore et encore, quitte à renoncer à les éduquer. Il en est même – si ! – qui les dotent de coaches mentaux pour leur adoucir la vie. L’école, de son côté, a suivi la même pente. Elle vogue en père placide à des années-lumière de ces maîtres bourrus mais paternels qui usaient, dans les années , de coups de règle sur les doigts, voire de tapes sur les fesses, sans que personne, pas même les fouettés, leur en veuille. Les profs d’aujourd’hui auraient trop peur d’être roués de coups en retour, s’ils venaient à rudoyer un élève. Que les défenseurs des droits de l’homme se rassurent donc, loi ou non, la France, hors situations particulières non révélatrices, tourne déjà en douceur la page des châtiments corporels. Il faut bien sûr s’en réjouir, sans en rajouter dans l’autoflagellation stérile.
« Les profs auraient trop peur d’être roués de coups... »