Accusé de viol à Saint-Tropez, le chanteur a été libéré
Incarcéré depuis le 18 septembre à la prison de Luynes, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire par la cour d’appel, sa détention ne se justifiant plus à ce stade de l’instruction
Placé en détention provisoire depuis le 18 septembre dernier, dans le cadre d’une plainte pour viol à Saint-Tropez, le chanteur marocain Saad Lamjarred devait, selon toute vraisemblance, sortir hier soir de la maison d’arrêt de Luynes. Ainsi en a décidé dans la matinée la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Elle était saisie, par les avocats du chanteur, d’un recours contre le rejet d’une demande de mise en liberté de leur client, le 21 novembre dernier par le juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Draguignan. Selon la chambre de l’instruction, le maintien en détention provisoire de Saad Lamjarred n’apparaît plus justifié par les nécessités de l’instruction, ni pour éviter un risque de dépérissement de preuves.
Incarcéré après un appel du parquet
Le chanteur star marocain, âgé de 33 ans, avait été interpellé le 26 août dernier à Saint-Tropez, après la plainte d’une serveuse de 29 ans, qui l’accusait de l’avoir violée dans la chambre d’hôtel qu’il occupait à Gassin. Il avait été déféré le 28 août devant le parquet de Draguignan, qui avait ouvert une information judiciaire pour viol. Mis en examen dans la foulée, Saad Lamjarred avait convenu qu’il avait eu une relation sexuelle avec la plaignante, mais que celle-ci était selon lui consentante. Il avait alors été placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention (JLD), avec interdiction de quitter le territoire et sous caution. Le 4 septembre, le parquet avait fait appel de cette décision. «Trop tard, estime Me Mohamed Bourguiba, l’un des avocats du chanteur. Parce que plus de cinq jours après la décision du JLD. » Le 18 septembre, sur cet appel, la chambre de l’instruction avait infirmé la décision du JLD de Draguignan et décerné un mandat de dépôt contre Saad Lamjarred. Mes Jean-Marc Fedida, Mohamed Bourguiba et Thierry Herzog ont formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt.
Contrôle judiciaire suffisant à ce stade
Dans l’attente, ils étaient tous les trois avant-hier à Aix devant la même chambre, pour demander la mise en liberté du chanteur. Si la cour n’a pas donné suite à leur argument d’un appel tardif du parquet, elle a aussi pointé le fait que Saad Lamjarred avait fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires pour des abus sexuels. Elle a toutefois estimé qu’à ce stade de l’instruction, après le retour des conclusions d’expertises, un contrôle judiciaire suffisait et que Saad Lamjarred pouvait être remis en liberté. Il ne doit pas quitter la France, remettre son passeport, rester dans sa résidence parisienne et pointer une fois par semaine au commissariat le plus proche, ne pas se rendre dans la région PACA, répondre aux convocations, et laisser une caution de 75 000 €.