Xi Jinping lance un avertissement à Taïwan et n’exclut pas le recours à la force
Taïwan sera réunifiée à la Chine, a promis, hier, le président chinois Xi Jinping [photo AFP], défiant son homologue taïwanaise en réaffirmant que Pékin ne renoncerait pas à la force pour récupérer l’île. « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires », a déclaré le numéro un chinois lors d’un discours dans le cadre solennel du Palais du peuple à Pékin. Dans le viseur de l’homme fort de Pékin : les « forces extérieures » qui agissent contre la réunification pacifique, ainsi que « les actions indépendantistes et séparatistes ». Taïwan et le continent sont gouvernés séparément depuis 1949, avec la fin de la guerre civile chinoise et la prise du pouvoir par les communistes sur le continent.
« Réunifiée, la Chine le sera »
Pékin considère toujours l’île comme l’une de ses provinces et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d’indépendance à Taipei ou d’intervention extérieure - notamment de la part des EtatsUnis, principal appui militaire de l’île. « L’indépendance de Taïwan ne pourra conduire qu’à une impasse », a prévenu Xi Jinping. « La Chine doit être réunifiée et elle le sera. » Pékin s’oppose particulièrement à l’actuelle présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, qui depuis son arrivée au pouvoir en 2016 refuse de reconnaître l’unité de principe de l’île et du continent, comme le réclame Pékin. Comme feuille de route, il a repris pour modèle la méthode « Un pays, deux systèmes » qui prévaut depuis 1997 pour le retour de Hong Kong dans le giron chinois. Mais un tel rapprochement ne risque pas de convaincre grand monde, observe la députée hongkongaise Claudia Mo (pro-démocratie). La Chine « est en train d’avaler Hong Kong dans tous les domaines mais explique que Hong Kong est un excellent exemple pour Taïwan. C’est une blague », estime-t-elle.