Deux ans d’expériences agricoles en Océanie
Caroline et Tristan ont 24 ans. Après deux ans passés en Australie et Tasmanie, ils souhaitent transposer chez eux leur vécu d’une agriculture respectueuse de son environnement
Revenus d’Océanie en ce début d’année, Caroline et Tristan, administrés valettois, ont profité de leurs deux années d’expérience à l’autre bout de la planète, pour confirmer leur envie de vivre au coeur de la nature et d’exploiter ces ressources pour autrui, avec le soucis de l’éthique. Âgés tous les deux de vingt quatre ans et diplômés d’un BTS Agricole de Gestion et protection de la nature, ils ont toujours eu en eux « la fibre verte ». Désireux en 2017 de changer radicalement d’environnement et de découvrir un mode de vie aux antipodes de la société de consommation contemporaine, ils enchaînent pendant plusieurs mois service civique, stage dans le domaine du développement durable et petits boulot alimentaires, pour partir avec de solides bagages et la cagnotte nécessaire (environ neuf mille euros), de l’autre côté du globe.
Se nourrir d’expériences
Arrivés visas en poche et ne souhaitant pas dilapider inutilement leur pécule, le couple d’aventuriers fait l’acquisition « d’un van à trois mille euros », pour combiner déplacements et logement à moindre coût. S’en suit alors un périple de plus de quarante mille kilomètres longeant le sudouest de l’île continent. Multipliant les sessions de woofing (travail terrien en échange du gîte) pour plus de confort, les jeunes adultes en quête de grands espaces parcourent le désert et s’établissent en premier lieux, dans l’état du New Southwest. Ils y font la connaissance d’un couple de britanniques établis et propriétaires d’échoppes semblables à nos « cafés » de métropole. Sollicités par ces-derniers pour travailler dans une ferme, ils font leur premières armes de cultivateurs en produisant de l’ail made in Australia. Ils participeront par la suite à la mise en place d’une production de pommiers et poiriers, destinés à fournir en produits frais les établissement de leur partenaires anglo-saxons. Une vie paisible durant laquelle l’expérience est enrichissante et porte ses fruits. Un pas de plus vers leur épanouissement personnel et la volonté de poursuivre leur apprentissage, via leur périple au pays des kangourous.
Une île faite pour eux
Motivés et curieux, Caroline et Tristan se dirigent ensuite vers la Tasmanie, étape importante de leur construction d’idéal. Ils découvrent en s’établissant auprès d’une famille de locaux un moyen de subsistance qui leur convient parfaitement. La permaculture basée sur le respect des saisons et de la biodiversité devient la caractéristique essentielle de leur besoin d’auto-suffisance souhaitée. Au contact des poules, des abeilles, des végétaux, ils piochent leurs idées dans cet écosystème à portée de main. Panneaux solaires et citerne d’eau complétent un dispositif sommaire mais fidèle à leur vision d’un avenir tourné vers la nature. Les deux passionnés d’air pur prennent alors le ferry puis la route et transitent à quelque trois cent bornes à l’est de Melbourne afin de planifier leur retour vers la France.
S’implanter et sensibiliser
Revenus à La Valette, leur têtes sont aujourd’hui remplies du projet de transposer leur vécu australien à la mode hexagonale. Objectif affiché : trouver un terrain pour s’établir dans la moitié sud du pays et vivre, transmettre et sensibiliser le plus grand nombre aux bienfaits d’une consommation maîtrisée et proche de la terre. Mais avant de faire « pousser leurs aliments, arpenter les marchés ou pratiquer la vente directe » auprès des consommateurs avertis, et parallèlement prôner « une éducation alimentaire raisonnée à l’endroit de la jeune génération », demeure l’écueil logistique et financier. Si leur goût prononcé du travail doit leur offrir l’opportunité de réunir les fonds nécessaire, Caroline et Tristan comptent également sur la solidarité de tous pour les aider à dénicher le « spot rêvé ». Une première graine qui souhaitons leur, donnera naissance au fil des décennies, au premier arbre d’un site agricole en développement durable, bien évidemment.