Venezuela : bras de fer russo-américain autour de l’aide humanitaire
Les Etats-Unis et la Russie ont mis en scène, hier, leur bras de fer autour de l’aide humanitaire à destination du Venezuela, avec de nouvelles sanctions américaines contre des membres du régime de Nicolas Maduro et la promesse russe d’un soutien renouvelé au dirigeant socialiste. Les deux pays continuent à distance leur bataille diplomatique, au lendemain d’un match nul à l’Onu où ils ont été incapables de s’entendre. Au même moment, l’opposant Juan Guaido, reconnu comme chef de l’Etat par intérim par l’administration de Donald Trump et plus de cinquante pays, s’est engagé à rentrer «au plus tard lundi » au Venezuela malgré les « menaces » qui pèsent contre lui. En tournée au Paraguay, après la Colombie et le Brésil et avant l’Argentine pour rencontrer ses soutiens internationaux, il a affirmé, hier, que « les idéaux de liberté » et « de démocratie » ne seraient pas stoppés par les armes.
« Inquiétude »
« Nous espérons, bien sûr, qu’il soit en mesure de rentrer chez lui en toute sécurité », a déclaré devant la presse à Washington l’émissaire américain pour la crise vénézuélienne Elliott Abrams, sans cacher son «inquiétude » car « plusieurs responsables du régime l’ont menacé d’arrestation ». Il a assuré que l’administration Trump, qui a échoué pour l’instant à pousser Nicolas Maduro vers la sortie malgré sa campagne de pression économique et diplomatique, n’avait pas perdu son pari. Recevant, hier, la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov l’a assurée de la « solidarité » de Vladimir Poutine face à « un assaut frontal et une ingérence sans vergogne » des pays occidentaux.
Aide humanitaire russe à Maduro
« La Russie va continuer d’aider les autorités du Venezuela à résoudre les difficultés économiques et sociales, y compris par l’octroi d’aide humanitaire légitime », a précisé le ministre russe. Il a mis en avant « des livraisons massives de blé » et dit examiner « une liste supplémentaire de médicaments » demandés par Caracas après l’envoi d’un « premier lot de 7,5 tonnes ». « Tout ce dont a besoin le Venezuela, la Russie l’a. Le Venezuela peut de son côté donner du pétrole, dont a besoin la Russie », a répondu par la suite Delcy Rodriguez, Les gouvernements américain et russe se sont donc accusés mutuellement d’instrumentaliser l’aide humanitaire.