Var-Matin (Grand Toulon)

Assises : père et fils accusés d’un double assassinat

En appel après condamnati­on par les jurés des Bouches-du-Rhône, les accusés nient les crimes qui leur sont reprochés. Les trois témoins sous X, fers de lance de l’accusation, ont disparu

- G. D.

Bien que se déroulant devant la cour d’assises des mineurs, l’un des deux accusés étant âgé de 16 ans au moment des faits, le huis clos n’a pas été instauré hier devant les assises du Var. Elles jugent en appel un double assassinat, commis le 24 août 2010 à Marseille, dans une cité du 9e arrondisse­ment, proche de la prison des Baumettes. Dans le box, un homme de 41 ans et son fils de 24 ans ont fait appel du verdict des assises des Bouches-du-Rhône, qui les a respective­ment condamnés à trente et treize ans de réclusion, en premier ressort le 14 décembre 2017. Si les débats sont publics, c’est parce que le plus jeune des accusés l’a demandé. Il est défendu par Me Julie Guichard. Pour autant, on l’appellera Thierry, pour satisfaire à l’obligation de secret qui s’attache à l’identité des mineurs dans une enceinte de justice.

Pour la même raison, son père, défendu par Mes Éric Dupond-Moretti et Lionel Febbraro, apparaîtra sous le nom de Jean-Claude. Autre particular­ité de ce procès, il n’y a plus de parties civiles dans le prétoire. Les proches des deux victimes avaient assisté au premier procès d’Aix-en-Provence. Mais, selon un courrier de leur avocat au président François Guyon, la longueur de la procédure aurait eu raison de leur patience.

On recherche les témoins sous X

Enfin, il n’a pas fallu attendre bien longtemps avant le premier incident d’audience. Il s’est produit lorsque le président, faisant l’appel des témoins et experts cités à ce procès, a indiqué que la cour avait reçu, de la police, un procès-verbal de carence pour les trois témoins « sous X » de cette affaire. Une affaire dans laquelle, faute d’éléments matériels intangible­s, l’accusation repose en grande partie sur ces fameux témoins. Ces personnes auraient été recherchée­s en vain, et n’habiteraie­nt plus aux adresses indiquées. « C’est le coeur de l’accusation, s’est insurgé Me Dupond-Moretti. Ces trois X, qui n’ont jamais été confrontés aux accusés, n’étaient déjà pas venus au procès en première instance. On a besoin de les entendre. C’est la voix de l’accusation. On a droit à un minimum syndical. Je vous demande la délivrance de mandats d’amener. » Le président a indiqué qu’il allait saisir le procureur de Marseille. S’agissant de la personnali­té des accusés, l’expert psychiatre a indiqué qu’ils étaient exempts de troubles mentaux et présentaie­nt les mêmes traits de caractère. La cour entendra aujourd’hui les policiers qui ont dirigé l’enquête.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) L’expert psychiatre n’a décelé aucun trouble mental chez les accusés.

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