Var-Matin (Grand Toulon)

Thibault Durbec forte tête

Leader du championna­t de France terre après deux étapes où il a imposé sa DS3 WRC, le pilote de l’ASAC du Var sera le rival numéro 1 de Sébastien Loeb sur les pistes du camp de Canjuers

- GIL LÉON

Tous derrière et lui devant. Grâce aux cartons pleins enchaînés lors des épisodes 1 et 2 du championna­t de France des rallyes terre 2019, à Capdenac (Causses) puis à SaintCéré (Castine-Occitanie), c’est en solide leader de la hiérarchie provisoire que Thibault Durbec va négocier ce week-end l’inédit virage suivant ravivant le souvenir du Rallye des 1000 Pistes. Né en 1988, deux ans après l’ultime édition de la fameuse épreuve qui enflammait chaque été la garrigue du camp militaire de Canjuers, le voisin marseillai­s licencié à l’ASAC du Var portera donc samedi et dimanche l’étiquette de principal rival de Sébastien Loeb, tête d’affiche du 1er Terre du Haut-Var qui cravachera une Hyundai i20 R5. « Je pense que Sébastien n’aura aucun adversaire à Draguignan », tempère d’emblée le pilote de la DS3 WRC frappée du numéro 1. « Seul un doux rêveur peut imaginer faire jeu égal avec lui. Il possède un tel talent. Tenez, cette course, il serait même

capable de la gagner avec une deux roues motrices ! Alors pas question de se prendre pour un autre. Je reste à ma place. En étant déjà très honoré de partir juste derrière lui. On va balayer le terrain ensemble ! »

« Le feeling va crescendo, le plaisir aussi »

Trêve de galéjade, le vicechampi­on de France 2018 entend engranger encore un maximum de gros points, histoire de faire un pas de plus vers une couronne nationale qui récompense­rait sa progressio­n régulière. Aussi lucide que méthodique, ce gentleman driver devenu forte tête s’est sagement abstenu de brûler les étapes. Il y a six ans, lors de ses premières chasses au chrono, il aurait pu s’offrir tout de suite un avion supersoniq­ue... et ratiboiser les arbres en mode bûcheron. Au lieu de foncer tête la première avec des oeillères, il apprend ses gammes, gravit les échelons. Skoda Fabia R2, Mitsubishi Lancer R4, DS3 R3...

« Thibault ne rechigne jamais àlatâche» , confie l’ami copilote Jacques-Julien Renucci, un guide hors pair

qui l’épaule depuis trois ans

et demi. « Il conduit sa carrière comme son entreprise, avec la volonté de ne rien négliger, de toujours s’améliorer. Samedi dernier, sur le plateau de Valensole, on a sillonné toute la journée des chemins empruntés autrefois par le Terre de Provence. De quoi peaufiner un peu plus notre prise de notes en prévision de cette course où nous allons plonger dans l’inconnu, comme tout le monde. » « Je ne suis pas le plus talentueux des pilotes, loin s’en faut, mais sans doute l’un des plus travailleu­rs », synthétise le jeune patron du groupe Roure Automobile­s, aujourd’hui aux commandes de cinq concession­s, dont celle des marques Seat et Subaru sise à La Garde, près de Toulon. «Onabâti des fondations solides. On monte marche après marche. Il y a encore du pain sur la planche. Je ne dispute que sept ou huit courses par saison. L’important, c’est que le feeling va crescendo. Le plaisir aussi, surtout au volant de cette voiture fabuleuse. » Thibaut Durbec ne regrette pas un instant d’avoir acquis une ancienne arme de l’artilleur Sébastien Ogier. « Il s’agit du châssis 7, une DS3 qu’il avait imposé au Rallye de Jordanie 2011. » Dans son baquet, depuis un peu plus de deux ans, il collection­ne les podiums : pas moins de onze, dont quatre succès. Une série qui a encore de beaux jours devant elle...

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Guidé par Jacques-Julien Renucci, copilote expert, Thibault Durbec monte sérieuseme­nt en puissance sur les chemins du championna­t de France terre.
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