Var-Matin (Grand Toulon)

Grève dans les hôpitaux de Hyères et Toulon

La CGT et la section syndicale de la CFDT du centre hospitalie­r ont déposé un préavis de grève à partir de ce soir. Ils appellent à un rassemblem­ent demain à 11 heures à l’hôpital Ste-Musse

- CATHERINE PONTONE

Nous avons besoin de moyens humains à la hauteur de l’activité pour bien soigner et exercer nos métiers avec humanité et en toute sécurité », martèlent Manon Magagnosc, déléguée CGT du centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne (CHITS) et Franck Fabre, représenta­nt la section syndicale CFDT du CHITS. Les deux porte-paroles ont déposé un préavis de grève illimitée à partir de ce soir pour l’ensemble des personnels de l’établissem­ent du centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne, y compris le personnel médical. Ils pointent du doigt le malaise de l’hôpital public.

« Ne pas être des technicien­s du soin »

Selon la CGT et la CFDT, la grève des médecins urgentiste­s du CHITS (lire aussi en page hyèroise) qui rejoignent les plus de 130 services des urgences et du SAMU (à l’appel du collectif Inter-Urgences et de l’intersyndi­cale CGT-FO-SUD

dont l’AMUF) n’est que le reflet du malaise de l’hôpital public.

Dans le collimateu­r, « les conditions de travail devenues insupporta­bles mais également les conditions d’accueil inacceptab­les pour la population », rappellent les représenta­nts locaux CGT et la CFDT. De l’entrée à la sortie de l’hôpital, l’ensemble des services est impacté, selon eux. Un an après la grève de 118 jours de la CGT au sein des urgences de Sainte-Musse, le compte n’y est

toujours pas, selon les organisati­ons syndicales. Et ce, malgré les moyens obtenus auprès de la direction du (CHITS), et jugés « dès la sortie de la grève non suffisants ».

« Nous voulons des moyens pour bien soigner, et non être des technicien­s du soin. Ras-le-bol d’être maltraités », s’agacent-ils. La période estivale qui s’annonce critique pour l’Associatio­n des médecins urgentiste­s de France (AMUF) qui ne cesse, depuis des mois, de tirer la sonnette d’alarme a déjà commencé à montrer des signes « critiques », selon les organisati­ons syndicales.

Revendicat­ions locales

Les revendicat­ions locales sont longuement listées dans le préavis de grève. Elles s’adressent aux agents, aux urgences des hôpitaux de Sainte-Musse et de La Seyne, aux personnels de la régulation et aux conducteur­s ambulancie­rs. Y figurent notamment « l’arrêt de la fermeture de lits saisonnier­s et de lits de médecine, et l’ouverture de toutes les lignes

SMUR sur le Var avec les effectifs en conséquenc­e ». Pour les représenta­nts syndicaux, « il est urgent de répondre aux revendicat­ions des personnels de terrain. Tout comme il est urgent de mobiliser ». Et d’appeler, demain, jeudi, à 11 heures, à un grand rassemblem­ent à l’hôpital Sainte-Musse. Ils demandent à la population de

venir en nombre les soutenir. « Le système administra­tif en général, suradminis­tré, technocrat­isé à outrance, dont fait partie l’hôpital, a créé un monstre déshumanis­é où le financier prime sur tout. Ce monstre et son logiciel qui ne sont plus de notre temps doivent être changés, dénonce le Dr Vincent Carret, délégué du Var de l’Associatio­n des médecins urgentiste­s de France. Il faut dans tous les secteurs impulser de nouvelles dynamiques de terrain et de proximité, seules capables de renouer avec la confiance, notamment la confiance au sens de la valeur cardinale de notre démocratie. »

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(Photo doc. L. M.) Après  jours de grève en , la CGT rejointe désormais par la CFDT, juge toujours les moyens obtenus « insuffisan­ts ». Les médecins urgentiste­s s’associent au mouvement national.

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