Grève dans les hôpitaux de Hyères et Toulon
La CGT et la section syndicale de la CFDT du centre hospitalier ont déposé un préavis de grève à partir de ce soir. Ils appellent à un rassemblement demain à 11 heures à l’hôpital Ste-Musse
Nous avons besoin de moyens humains à la hauteur de l’activité pour bien soigner et exercer nos métiers avec humanité et en toute sécurité », martèlent Manon Magagnosc, déléguée CGT du centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (CHITS) et Franck Fabre, représentant la section syndicale CFDT du CHITS. Les deux porte-paroles ont déposé un préavis de grève illimitée à partir de ce soir pour l’ensemble des personnels de l’établissement du centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne, y compris le personnel médical. Ils pointent du doigt le malaise de l’hôpital public.
« Ne pas être des techniciens du soin »
Selon la CGT et la CFDT, la grève des médecins urgentistes du CHITS (lire aussi en page hyèroise) qui rejoignent les plus de 130 services des urgences et du SAMU (à l’appel du collectif Inter-Urgences et de l’intersyndicale CGT-FO-SUD
dont l’AMUF) n’est que le reflet du malaise de l’hôpital public.
Dans le collimateur, « les conditions de travail devenues insupportables mais également les conditions d’accueil inacceptables pour la population », rappellent les représentants locaux CGT et la CFDT. De l’entrée à la sortie de l’hôpital, l’ensemble des services est impacté, selon eux. Un an après la grève de 118 jours de la CGT au sein des urgences de Sainte-Musse, le compte n’y est
toujours pas, selon les organisations syndicales. Et ce, malgré les moyens obtenus auprès de la direction du (CHITS), et jugés « dès la sortie de la grève non suffisants ».
« Nous voulons des moyens pour bien soigner, et non être des techniciens du soin. Ras-le-bol d’être maltraités », s’agacent-ils. La période estivale qui s’annonce critique pour l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) qui ne cesse, depuis des mois, de tirer la sonnette d’alarme a déjà commencé à montrer des signes « critiques », selon les organisations syndicales.
Revendications locales
Les revendications locales sont longuement listées dans le préavis de grève. Elles s’adressent aux agents, aux urgences des hôpitaux de Sainte-Musse et de La Seyne, aux personnels de la régulation et aux conducteurs ambulanciers. Y figurent notamment « l’arrêt de la fermeture de lits saisonniers et de lits de médecine, et l’ouverture de toutes les lignes
SMUR sur le Var avec les effectifs en conséquence ». Pour les représentants syndicaux, « il est urgent de répondre aux revendications des personnels de terrain. Tout comme il est urgent de mobiliser ». Et d’appeler, demain, jeudi, à 11 heures, à un grand rassemblement à l’hôpital Sainte-Musse. Ils demandent à la population de
venir en nombre les soutenir. « Le système administratif en général, suradministré, technocratisé à outrance, dont fait partie l’hôpital, a créé un monstre déshumanisé où le financier prime sur tout. Ce monstre et son logiciel qui ne sont plus de notre temps doivent être changés, dénonce le Dr Vincent Carret, délégué du Var de l’Association des médecins urgentistes de France. Il faut dans tous les secteurs impulser de nouvelles dynamiques de terrain et de proximité, seules capables de renouer avec la confiance, notamment la confiance au sens de la valeur cardinale de notre démocratie. »