Canicule : l’opposition tire à boulets rouges
Alors que plus de 65 départements sont en vigilance orange, LR et RN reprochent à l’exécutif d’en faire trop et d’attiser les peurs
La semaine s’annonce hyper chaude dans l’Hexagone selon Météo France. Un phénomène qui n’épargne pas la politique où l’opposition a vivement réagi à la mise en oeuvre par le gouvernement des mesures pour faire face à cette canicule inédite par sa précocité. On se souvient, en effet, que le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a annoncé le report aux premiers jours de juillet des épreuves du brevet des collèges. Une décision qui interpelle Les Républicains (LR). « C’est un peu décalé car en réalité ce sont les publics fragiles qui sont en danger dans les périodes de canicule, [...] nourrissons et personnes âgées », a commenté, hier, sur Sud Radio le président par intérim de LR, le maire d’Antibes Jean Leonetti, cardiologue de formation. « Je ne suis pas certain qu’il était opportun d’aller jusquelà» , a renchéri, de son côté, le chef de file des députés LR, Christian Jacob. « J’avoue que j’ai été un peu surpris [...] Mais il [M. Blanquer] a peut-être des éléments d’information que
nous n’avons pas », a ajouté l’élu, qui faisait partie du gouvernement lors de la canicule de 2003 qui avait provoqué une surmortalité de 15 000 personnes sur plus de quinze jours.
Exécutif zélé ?
L’élu de Seine-et-Marne a également fustigé les attitudes des ministres du Travail, Muriel Pénicaud, et de la Santé, Agnès Buzyn, qui ont appelé les patrons à adapter les horaires de travail. «Jenesuis pas persuadé que les ministres ne fassent pas un peu de zèle », a-t-il estimé. « Les chefs d’entreprise y pensent sans les ministres », a jugé le parlementaire. « Quand on travaille dans le bâtiment ou en plein air, on sait bien les conséquences qu’il peut y avoir avec les très fortes chaleurs », a-t-il insisté, reconnaissant toutefois le « rôle de prévention incontestable » qui incombe au gouvernement. Même son de cloche du côté du Rassemblement national (RN) qui, par la voix de Julien Odoul, membre du bureau national, estime que le gouvernement a une « attitude complètement démesurée » sur le sujet. « Je pense que le gouvernement en fait beaucoup trop, on a une communication hystérique qui vise à faire peur aux Français », a-til estimé, hier, sur LCI.
« Arrêter les discours excessifs »
« Nous sommes fin juin, c’est le début de l’été, il fait chaud, c’est tout à fait normal. Il faut arrêter de faire peur aux Français, il faut arrêter les discours excessifs. [...] On aimerait que le gouvernement soit autant mobilisé, que tous les ministres soient sur le front du chômage, sur le front de l’emploi, sur le front de l’insécurité également. Là clairement, ce qu’on entend en plus ce sont des discours infantilisants. » Il a également déclaré trouver futiles les « conseils de grands-mères » donnés par le gouvernement. « On attend du gouvernement qu’il donne des moyens matériels et humains aux urgences, aux pompiers, aux Ehpad. »